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du 22 au 25 janvier 2014 (semaine 04)
 

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25 janvier 2014 -
ESPAGNE ET FRANCE SE TOURNENT LE DOS


La France et l'Espagne partagent en ce moment le même débat sur l'avortement mais pour des projets de loi qui se tournent le dos. L'Etat espagnol vient de décider de durcir les conditions. En France, l'interruption volontaire est un droit à part entière.

Votée en 2010 sous le gouvernement socialiste, la loi espagnole autorisant les interruptions volontaires de grossesse (IVG) est aujourd'hui remise en question par le gouvernement de Mariano Rajoy. L'Espagne pourrait ainsi durcir les conditions d'accès à l'IVG qui ne serait plus un droit mais une possibilité en cas de viol ou de grossesse avec un risque "physique ou psychique" pour la mère.

L’avortement pourra alors être réalisé jusqu’à la 22e  semaine. En revanche, une malformation du fœtus, si elle n’est pas mortelle, ne pourra pas être invoquée comme une raison suffisante pour avorter.

Le texte sera-t-il voté en l'état ? Rien n'est moins sûr car de nombreuses voix se sont élevées contre. L’opposition socialiste bien sûr mais aussi des membres, et non des moindres, du Parti Populaire (PP), actuellement au pouvoir.

De l'autre côté des Pyrénées, c'est l'inverse qui se discute depuis le 20 janvier à l'Assemblée Nationale, à savoir faire de l'IVG un droit à part entière. Et pour cela le texte (adopté en première lecture au Sénat) est arrivé devant les députés avec deux modifications afin, d'une part, supprimer la notion de "détresse" pour recourir à l'avortement et, d'autre part, réprimer plus sévèrement l'entrave à l'information des femmes sur l'IVG.

Ainsi, selon le nouvel article, une femme pourrait demander une IVG, tout simplement parce qu'elle "ne veut pas poursuivre une grossesse" et non plus parce que "son état la place dans une situation de détresse". Cette référence à la "détresse" datait de la loi Veil,  promulguée le 17 janvier 1975. Dans la pratique, cela ne restreignait pas l'accès à l'avortement. Mais pour de nombreux députés, cette notion de "détresse" reste importante car elle garantit selon eux, "l'exception" de l'acte d'avortement.

Pour la Conférence des évêques de France, cette suppression de la mention des conditions de détresse est inacceptable car "elle élude toute l'expression de compassion d'une société et sa volonté d'y répondre". 

Et dans son message de Noël, Mgr Pontier, son Président estimait qu'avec ce projet de modification de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse, les femmes en détresse "sont quasiment incitées à ne poser aucune question quant à l'élimination de l'être qu'elles portent en leur chair". (source : FPIC)

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