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du 29 janvier au 01 février 2014 (semaine 05)
 

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1 février 2014 - Syrie
QU'EST DEVENU LE P. PAOLO DALL'OGLIO

Voici six mois que le jésuite italien, apôtre du dialogue islamo-chrétien, et partisan de la révolution, a disparu, « détenu quelque part en Syrie », écrit le responsable de sa communauté. Signe que l’espoir est toujours bien présent.

Fin juillet,  au nord est de la Syrie, Raqqa, la première ville conquise par l’Armée Syrienne Libre (ASL) voyait s’ouvrir de nouveaux fronts et devenait le théâtre de luttes sanglantes d’une part, avec les Kurdes, qui rêvaient d’autonomie, mais aussi entre factions supposées hostiles au régime.

Voir ainsi ses frères s’affronter et faire le jeu de Bachar el Assad, c’en était trop pour Paolo Dall’Oglio, qui porte « la Syrie au cœur », comme il le dit dans un testament écrit quelques mois plus tôt. Aussi avait-il bravé l’expulsion faite par le régime pour sa dénonciation des crimes commis et était revenu du Kurdistan irakien, -lieu d’implantation de sa nouvelle communauté-, pour tenter l’impossible, une médiation auprès des  extrémistes les plus radicaux, qui revendiquaient la création d’un « Etat islamiste en Irak et au Levant » (EIIL) dans la vallée de l’Euphrate, avec Raqqa pour capitale.


Le 29 juillet, il s’est donc rendu chez l’émir et n’est plus réapparu.
Contrairement aux rumeurs macabres relayées un peu partout et selon plusieurs sources, le prêtre serait toujours bien vivant, détenu par les islamistes les plus radicaux, quelque part dans la province de Raqqa. Des informations et témoignages reçus, toutefois invérifiables, il ressort qu’il aurait changé de prison, suite aux affrontements récents.

En Syrie, les prises d’otages sont hélas devenues une véritable industrie, la poule aux œufs d’or, alimentée par des bandits de tous poils dans un pays dévasté. L’Italie, qui n’a pas refusé de payer une rançon pour l’un de ses journalistes, serait-elle en train de négocier pour un de ses ressortissants, « le seul capable de rassembler les rebelles dans l’après Assad » et de faire espérer la paix? C’est vraisemblable..

Ce 29 janvier, six mois jour pour jour après la disparition du Père P. Dall’Oglio, dans 26 villes du monde – dont Bruxelles (La Viale Europe) -, s’est tenu un rassemblement apolitique, « solidaire et spirituel », demandant la libération du Père Paolo et de tous les détenus en Syrie.

Lors de la fête de S
aint Ignace de Loyola, le pape François, - dont Paolo saluait le prénom choisi, remettant ainsi à l’honneur l’esprit œcuménique d’Assise et la prière des religions pour la paix initiée par Jean-Paul II -,  avait déjà invité à prier pour son confrère.

Alors que la répression s’abattait férocement sur de simples citoyens, qui  criaient « liberté », Paolo Dall’Oglio avait invité la communauté internationale à soutenir activement la révolution. Un discours diversément apprécié…En Syrie, des activistes citoyens ont décrété le 29 janvier « journée nationale pour notre héros ».  Un indicateur de popularité pour un homme engagé, passionné de liberté autant que de respect mutuel et de réconciliation. (source :
FR-expert)

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