Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 02 au 05 février 2014 (semaine 05)
 

-
5 février 2014 -
DROITS DE L'HOMME ET LIBERTÉ EN CHRIST


Le 28 janvier, le patriarche œcuménique Bartholomée Ier a prononcé un discours important devant l’Académie des sciences morales et politiques, à Paris. Il explique que « l’anthropologie orthodoxe est très proche des principes des Lumières ».

Mais il souligne que la liberté en Christ diffère de la liberté prise au sens de l'autonomie.

Dans ce discours, il a rendu hommage aux droits de l’homme lors de ce discours prononcé à l’Institut de France. En visite à Paris, où il a été reçu mercredi 29 janvier par le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, cette grande figure de l’orthodoxie, qui réside à Istanbul, était invitée à s’exprimer sur le thème de « La liberté religieuse » à l’occasion du 1.700e anniversaire de l’édit du Milan, célébré l’an dernier.

« Les religions sont appelées à répondre sans tergiverser à la question de savoir si elles reconnaissent les droits de l’homme, sur la base de la Déclaration universelle, comme ethos œcuménique, comme valeurs communes et comme “héritage de l’humanité toute entière” », a-t-il notamment remarqué.

Sa réponse est sans équivoque : « Elles sont appelées à comprendre que les droits de l’homme opèrent en faveur du pluralisme, qu’ils garantissent plutôt les présupposés fondamentaux de la diversité des cultures et de l’interculturalisme ».

Mais il souligne que la liberté en Christ diffère de la liberté prise au sens de l'autonomie.

« Les droits de l’homme constituent un acquis culturel significatif ayant rendu notre monde plus humain », assure le patriarche Bartholomeos tout en mettant en garde contre « l’élargissement de leur contenu, l’extension exagérée de leurs limites » et le risque qu’ils se transforment en « exigences démesurées de l’individu-consommateur ».

Il regrette que dans l’Orthodoxie, « le débat sur les droits de l’homme est considéré comme imposé de l’extérieur », comme importé de l’Occident.

En fait, au contraire, affirme-t-il, « l’anthropologie orthodoxe est très proche des principes des Lumières. Lorsque la tradition orthodoxe parle de “déification” de l’homme, qu’elle l’appelle “l'être vivant appelé à la déification”, elle lui attribue une valeur suprême, signifiant que sa vraie humanisation et la plénitude de sa liberté se situe dans la grâce de Dieu, et dans son Église que les Pères appellent “communion de déification” »

« Il est clair alors que la liberté en Christ diffère de la liberté au sens de l’autonomie, en tant que devise des Lumières. Sur ce point, les objections sont inévitables. Toutefois, en matière de sollicitude envers l’être humain et de protection de sa dignité, christianisme et mouvements humanitaires, celui en faveur des droits de l’homme en tête, se rejoignent et cheminent de pair ».

Puis s’arrêtant plus spécifiquement sur la liberté religieuse, le patriarche Bartholomeos a convenu que ce droit « constitue le plus grand défi que les religions ont à relever » mais qu’il « leur assure aussi des perspectives positives ».

« L’enjeu essentiel d’une approche correcte est la façon de comprendre la vérité et la relation à la vérité. Il importe d’accepter que les frontières entre vérité et absence de vérité ne coïncident pas avec celle de notre propre religion et de la religion d’autrui ».

« Un critère substantiel de la vérité de la religion est de savoir si celle-ci respecte et protège la dignité humaine », précise-t-il. " Et e que l’on demande à l’Orthodoxie, c’est de devenir un acteur positif pour l’être humain, une proposition de liberté relationnelle, une ‘culture de la personne, dans la culture globalisée contemporaine », a-t-il conclu. (source : .Orthodoxie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil