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du 02 au 05 février 2014 (semaine 05)
 

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5 février 2014 -
QUAND L'ÉGLISE DE ROME PERMETTAIT LE MARIAGE DES DIVORCÉS

Le vaticaniste Sandro Magister se fait historien pour aborder le fait qu'aux
premiers siècles, on remettait leur faute aux divorcés remariés et on leur donnait la communion mais, par la suite, cette pratique a été abandonnée en Occident.

Aujourd’hui parlant de la tradition maintenue dans l'Église orhodoxe, le pape François l'a remise en discussion et les cardinaux se disputent à ce sujet et les réponses au questionnaire sur la famille, distribué au mois d'octobre dans le monde entier, en est l'occasion.

Le synode a pour thème "les défis pastoraux concernant la famille" et il se tiendra à Rome, du 5 au 19 octobre. Sur les trente-neuf questions que comporte le questionnaire, cinq sont relatives aux catholiques divorcés et remariés ainsi qu’à l’impossibilité dans laquelle ils sont de recevoir les sacrements de l'Eucharistie et de la Réconciliation.

Sur ce dernier point la discussion est très vive et les pressions exercées pour que les divorcés remariés soient autorisés à communier sont très fortes dans l'opinion publique, avec le soutien d’évêques et de cardinaux de grand renom.

Aujourd’hui, en effet, dans l’Église catholique, le seul moyen, pour les divorcés remariés qui tiennent à leur second mariage, d’être admis à la communion eucharistique, c’est de faire constater la nullité de leur précédent mariage "célébré à l’église".

Mais les tribunaux ecclésiastiques sont dans l’impossibilité de faire face au grand nombre de mariages qui pourraient être invalides.

Le pape François a indiqué que les mariages nuls pourraient représenter rien de moins que "la moitié" de ceux qui sont célébrés à l’église, parce qu’ils auraient été célébrés "par convenance sociale, sans maturité, sans se rendre compte que c’est un engagement pour toute la vie".

Et ce n’est pas tout. Les tribunaux ecclésiastiques n’existent et ne fonctionnent que dans quelques pays, alors que de vastes parties de l'Afrique, de l'Asie et même de l’Amérique latine en sont dépourvues. Dans certaines zones où l’évangélisation est récente, la monogamie et l’indissolubilité du mariage ne sont même pas encore acceptées par la pensée commune catholique, dans un contexte persistant d’unions instables ou de polygamie.

Benoît XVI a envisagé à plusieurs reprises la possibilité d’accorder l'accès à la communion aux divorcés remariés qui seraient "parvenus à la "conviction en conscience motivée" de la nullité de leur premier mariage tout en étant dans l’incapacité de faire la preuve de cette nullité par voie de justice". Et Benoît XVI ajoutait : "le problème est très difficile et doit être encore approfondi".

En attendant, cependant, l'accès spontané des divorcés remariés à la communion est devenu une pratique courante, tolérée par des prêtres et des évêques, et même, ici ou là, encouragée et officialisée, comme c’est le cas dans le diocèse de Fribourg-en Brisgau, en Allemagne. Avec le risque de reporter tout le problème sur la conscience de l’individu et d’accroître la distance entre la conception élevée et exigeante du mariage qui apparaît dans les Évangiles et la vie concrète de nombreux fidèles.

Dans cette phase où l’on s’approche du synode consacré à la famille, le pape François a ouvert la possibilité d’une confrontation entre des prises de position différentes sinon opposées, contribuant lui-même à faire naître l'attente d’"ouvertures".

D’une part il a voulu la publication en sept langues, dans "L'Osservatore Romano" du 23 octobre, d’une note du préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Gerhard L. Müller, qui réaffirme de manière très rigoureuse la "sainteté" et l’indissolubilité du mariage chrétien et qui rejette "une mise en conformité avec l’esprit du temps" qui consisterait à accorder la possibilité de communier aux divorcés remariés simplement sur la base de leurs choix de conscience.

D’autre part le Pape a laissé des évêques et des cardinaux – y compris certains qui ont notoirement sa confiance, comme Reinhard Marx et Oscar Rodriguez Maradiaga – prendre publiquement position contre le cardinalMüller et en faveur d’un dépassement de l’interdiction de communier.

Les partisans du changement, lorsqu’ils expliquent leur point de vue, s’appuient en dernière analyse sur la conviction en conscience des individus.

C’est un prêtre du diocèse de Gênes, Giovanni Cereti, expert en patristique et en œcuménisme mais également, depuis plus de trente ans, assistant du mouvement de spiritualité conjugale, les "Équipes Notre-Dame".

La clé de voûte de cette étude – qui contient un très grand nombre de références aux Pères de l’Église qui étaient aux prises avec le problème des remariages – est le canon 8 du concile de Nicée de 325, le premier des grands conciles œcuméniques de l’Église, dont l’autorité a toujours été reconnue par toutes les Églises chrétiennes. s les chrétiens.

Le canon 8 du concile de Nicée dit ceci :

"En ce qui concerne ceux qui se qualifient eux-mêmes de purs, si jamais ils veulent entrer dans l’Église catholique, ce saint et grand concile décide […] avant toute autre chose qu’ils doivent déclarer clairement, par écrit, qu’ils acceptent et suivent les enseignements de l’Église catholique : c’est-à-dire qu’ils devront entrer en communion avec ceux qui se sont mariés en secondes noces et avec ceux qui ont failli dans la persécution, pour lesquels un temps et des modalités de pénitence ont été établis, afin qu’ils puissent suivre en toutes choses les décisions de l’Église catholique et apostolique". (source : Chiesa)

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