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du 02 au 05 février 2014 (semaine 05)
 

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5 février 2014 - Syrie
ENTRE LE MARTEAU ET L'ENCLUME


Le groupe islamiste EILL (Etat islamique en Irak et au Levant), le plus violent et le plus sectaire, multiplie les exactions contre les chrétiens syriens, comme il avait commencé de le faire en Irak où il est né.

En octobre, 3.000 personnes ont été assiégées dans le village chrétien de Sadad, à une centaine de kilomètres au nord de Damas, où s’est ouvert un nouveau front opposant l’armée aux milices islamistes. Depuis décembres, celles-ci contrôlent aussi la ville chrétienne de Maaloula, à cinquante kilomètres de Damas, célèbre dans tout le monde chrétien parce qu’on y parle encore l’araméen, qui était la langue parlée par le Christ en Palestine.

Douze religieuses orthodoxes de Maaloula, de nationalité syrienne et libanaise, ont été enlevées début décembre.

Les chrétiens syriens, comme leurs voisins du Liban, également déstabilisés par cette guerre, appellent de leurs vœux l'aboutissement pacifique des négociations sur l’avenir de la Syrie, qui devraient se poursuivre après "Genève 2".

Ils ont craint la menace d’attaques aériennes contre le pays, brandie par les Etats-Unis et la France, et approuvé le lancement du processus visant à une destruction de toutes les armes chimiques trouvées sur le sol syrien. Pour le moment, soutenus par le pape François, ils réclament un cessez-le-feu garanti par une autorité internationale.

Selon le chercheur Antoine Basbous, spécialiste des pays arabes, le nombre des chrétiens du Moyen-Orient (environ 12 millions) sera divisé par deux dans sept ans, en 2020. Les chrétiens sont en effet parmi les victimes du choc entre les radicaux des deux camps, sunnite et chiite, qui rivalisent en Syrie, au Liban, en Irak, à Bahrein, au Yémen.

Dans tous ces pays, les chrétiens ont misé sur la coexistence des communautés, passant au besoin des compromis avec les dictatures en place. Ils se sont trompés. Le «croissant chiite» progresse, marqué par une prolifération de partis qui font allégeance à l’Iran.

En face, c’est le wahabbisme saoudien qui structure l’axe sunnite. Les révolutions arabes ont échoué. Ni le pluralisme interne, ni l’Etat de droit, ni l’expression des droits élémentaires n’ont progressé. La situation devient de plus en plus explosive et celle des minorités de plus en plus fragile. (source : FPIC.)


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