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du 07 au 09 février 2014 (semaine 06)
 

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9 février 2014 - Nigeria
CES ARRESTATIONS INQUIÈTENT LES MUSULMANS

En janvier 2014, 300 commerçants originaires du Nord majoritairement musulman, soupçonnés d'appartenir au groupe terroriste islamiste armé Boko Haram, ont été arrêtés dans l'Etat de Rivers, dans le sud du pays.

La plupart ont été libérés depuis. Au même moment, 84 apprentis qui suivaient une formation dans l'Etat d'Imo dans le sud-est, ont été renvoyés dans leur région d'origine au nord, parce qu'ils étaient suspectés, eux aussi, d'avoir des liens avec le groupe extrémiste.


Ces arrestations qui ont été faites dans le sud majoritairement chrétien du Nigeria, où avaient eu lieu de nombreuses attaques du grope Boko Haram inquiètent la communauté musulmane, qui redoute une exacerbation des antagonismes ethniques et religieux.

Au Nigeria, pays dévasté il y a presque cinquante ans par la guerre du Biafra, le conflit le plus meurtrier après la Seconde Guerre mondiale, ces arrestations ciblées sont considérées par des observateurs comme les signes d'une potentielle dérive meurtrière.

En janvier 2014, 300 commerçants originaires du Nord majoritairement musulmans, soupçonnés d'appartenir au groupe islamiste armé Boko Haram, ont été arrêtés dans l'Etat de Rivers, dans le sud du pays. La plupart ont été libérés depuis. Au même moment, 84 apprentis qui suivaient une formation dans l'Etat d'Imo dans le sud-est, ont été renvoyés dans leur région d'origine au nord, parce qu'ils étaient suspectés, eux aussi, d'avoir des liens avec le groupe extrémiste.

Déjà en janvier 2012, la police avait arrêté et détenu pendant un mois 25 chasseurs venant de Zamfara (nord-ouest) qui participaient à une chasse annuelle dans le sud-est. Ils ont été soupçonnés d'avoir des liens avec Boko Haram lorsque les 19 fusils de chasse qu'ils transportaient ont été découverts. L'insurrection islamiste, qui a fait plusieurs milliers de morts dans le nord du Nigeria depuis 2009, est au coeur des préoccupations sécuritaires, et certains redoutent que les violences contaminent le Sud, jusqu'ici épargné.

La suspicion croissante envers les musulmans fait craindre un regain de tensions religieuses, ethniques et inter-communautaires.

Pour Solomon Dalung, professeur à l'université de Jos, il est clair que les forces de l'ordre visent « les citoyens qui viennent d'une région géopolitique particulière ». Les dernières arrestations présentent des « indices de pré-guerre civile », s'inquiète-t-il, voyant des similitudes entre la période actuelle et les tensions qui ont précédé la guerre du Biafra. Cette guerre civile avait fait un million de morts au Nigeria entre 1967 et 1970.

Dans le sud-est du Nigeria, « il suffit d'avoir une barbe et un kaftan pour être considéré comme appartenant à Boko Haram », ironise Abdullahi Bawa Wase, spécialiste des questions de sécurité. « Tout cela arrive dans le sillage des magouilles politiques, en vue des élections de 2015 », dit-il. En effet, le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, s'apprête à se rendre aux urnes l'année prochaine. (source : FPIC)


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