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9 février 2014 - Liban
POUR SORTIR LE LIBAN DE LA CRISE


Le cardinal Bechara Raï, patriarche de l’Église maronite au Liban, a publié le 5 février un texte énonçant des priorités pour sortir le Liban bloqué depuis plusieurs mois par une grave crise institutionnelle.

Il appelle à la construction d’un véritable État de droit au Liban. « La situation actuelle est très grave et menace l’essence même du Liban. L’Église ne peut rester les bras croisés face à cette crise. L’édification d’un État conformément à la Constitution peut nous aider à sauver le pays », a souligné le patriarche à l’issue d’une réunion mensuelle des évêques maronites à Bkerké, siège du Patriarcat à Beyrouth.

Sans gouvernement depuis mars 2013, le Liban traverse une crise institutionnelle qui fait craindre aux chrétiens, soit un tiers des 4 millions d’habitants, le non-respect des échéances électorales, alors que le mandat du président Michel Sleimane – un chrétien, en vertu d’une Constitution qui répartit les principaux postes entre grandes confessions – arrive à son terme en juin prochain.

La charte, lue par le patriarche Raï, et dont des extraits ont été mis en ligne sur le site du quotidien ‘L’Orient le jour’.

Elle établit un ordre des priorités, en particulier la « construction d’un État fort et capable, au sein duquel les armes sont détenues par les forces légales, le respect de la justice, l’application de la loi à tous les Libanais, l’arrêt du clientélisme et la redynamisation de l’économie ».

Mosaïque de 18 confessions religieuses, le Liban est aussi confronté depuis 2011 à l’arrivée massive de réfugiés syriens (de 600 000 à un million selon les estimations), en majorité des musulmans sunnites. Cet afflux massif remet en cause les fragiles équilibres confessionnels et fait le jeu du communautarisme, alors que les attentats-suicides se multiplient dans les quartiers musulmans chiites.

« Dans ce contexte, les chrétiens estiment qu’ils seront mieux protégés au sein d’un État de droit qui garantisse la neutralité du Liban dans les conflits régionaux et mette fin à la circulation des armes au sein des milices comme le Hezbollah », explique Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes.

Le chercheur note toutefois un changement de position de la part du patriarche, qui, au début du conflit syrien en 2011, s’était prononcé pour le maintien de Bachar Al-Assas à Damas, suscitant l’incompréhension d’une grande partie des chrétiens et des musulmans dans son pays. (source : ORJ)


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