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du 09 au 12 février 2014 (semaine 07)
 

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12 février 2014 -
PREMIÈRES CONCLUSIONS SUR LE QUESTIONNAIRE DE LA FAMILLE

Un premier sondage mondial montre une majorité de catholiques en désaccord avec la doctrine de l'Eglise et surtout un fossé Nord-Sud sur l'adhésion à l'enseignement catholique notamment sur le divorce, l'avortement et la contraception.

C'est la principale conclusion d'un sondage mondial, mandaté par le réseau hispanophone américain "Univision", publié le 9 février. L'enquête met également en lumière le fossé existant sur l'adhésion à la doctrine officielle de l'Eglise entre les pays du Nord et du Sud.

Le sondage a pris en compte les avis de plus de 12.000 catholiques dans 12 pays à majorité catholique à travers le monde, rapporte le quotidien américain "The Washington Post". Les résultats révèlent que les fidèles des pays en développement souscrivent beaucoup plus que ceux des pays industrialisés à l'enseignement officiel de l'Eglise.

Ainsi, seulement 19% des catholiques en Europe sont d'accord avec l'interdiction faite aux divorcés remariés de participer au sacrement de l'eucharistie. Ils sont 30% en Amérique latine et 75% dans les pays d'Afrique couverts par le sondage.
Deux tiers pour l'acceptation de l'avortement

L'enquête, qui comportait sept questions, a également montré de fortes divergences de vue entre les fidèles et l'Eglise sur les questions du divorce, de l'avortement et du remariage. 65% des catholiques estiment ainsi que l'avortement devrait être admis. Ils ne sont toutefois que 9% parmi ceux-ci à estimer que l'interruption de grossesse devrait être acceptée dans tous les cas. 56% jugent que l'acte devrait être autorisé seulement dans certains cas, par exemple lorsqu'il y a un danger pour la vie de la mère. Sans surprise, le plus grand soutien à l'avortement a été trouvé dans les pays industrialisés.

Le sondage note que sur un point, celui du mariage homosexuel, une convergence plus prononcée existe entre la conception des fidèles et celle de l'Eglise. Près de deux tiers des catholiques dans le monde y sont opposés. Si 40% des catholiques aux Etats-Unis rejettent le mariage entre personnes de même sexe, c'est le cas de 99% des sondés africains.

Mais le clivage le plus net entre l'Eglise et les fidèles se situe au niveau des moyens de contraception. Plus de 78% des répondants soutiennent en effet l'usage de moyens de contraception récusés par l'Eglise. C'est le cas de 90% des catholiques interrogés en Argentine, au Brésil, en Espagne et en France.

Les pays où les réponses ont été les plus en ligne avec l'enseignement catholique ont été les Philippines, où 68% des sondés ont rejeté l'usage des préservatifs, pilules et autres stérilets. Cela a été le cas de 44% des Congolais et de 43% des Ougandais.

Le plus important clivage Nord-Sud a concerné la question du célibat des prêtres et l'accession des femmes à la prêtrise. Encore une fois, sur cette question, les répondants occidentaux se sont révélés beaucoup moins "conservateurs" que les Africains ou les Asiatiques. Ainsi les Européens ont été 70% à considérer que les prêtres devraient pouvoir se marier, alors que les Philippins étaient seulement 21% à le penser.

Un tiers des catholiques européens et 36% aux Etats-Unis sont contre l'accession des femmes à la prêtrise, contre 80% en Afrique et 76% aux Philippines, le pays d'Asie comprenant la plus grande proportion de catholiques.

Malgré les divergences de vue entre les catholiques de différentes cultures, une question de l'enquête les a rassemblés: l'appréciation du pape François. 87% des sondés ont en effet émis une opinion positive de sa pensée pastorale. Les catholiques mexicains ont été les moins approbateurs avec 70% de satisfaction.

Pour Jose Casanova, sociologue à l'Université de Georgetown, aux Etats-Unis, qu'il rejoint la volonté du pontife d'une Eglise qui "sorte d'elle-même" pour aller vers la périphérie. En même temps, il n'est pas absolument pas certain qu'il ait dessein de réformer la doctrine en fonction des attentes des fidèles.

"La question n'est pas de savoir dans quel sens le vent souffle, mais qu'est-ce qui résulte d'un signe de Dieu et qu'est-ce qui résulte d'une simple tendance sociétale? C'est le début d'un débat théologique très difficile", conclut le sociologue. (source : Apic)

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