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du 09 au 12 février 2014 (semaine 07)
 

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12 février 2014 -
UN GESTE QUI SE LIT DANS LA CONTINUITÉ DE L'ÉGLISE

La renonciation spectaculaire de Benoît XVI ne se comprend qu’à la lumière de l’ensemble de son pontificat . Impossible, en quelques lignes de résumer comment Benoît XVI a marqué l’Église, par sa pensée, sa théologie, sa spiritualité.

Ses textes, toujours ciselés au plus fin, font désormais partie du patrimoine catholique. Ses encycliques aussi, dont la première (Deus caritas est) a rappelé de manière magistrale que la principale des vertus théologales était bien l’amour, et que à l’origine de la foi, il y avait une rencontre avec le Christ. Il faudrait aussi relire les discours prononcés sur les terres européennes par ce pape allemand, à Lisbonne, Paris ou Londres.

Loin de la nostalgie d’une société chrétienne, il établit en termes décisifs le rapport entre religion et politique dans les sociétés post-modernes, refusant aussi bien la fusion que l’ignorance entre les deux sphères.

Si l’on s’arrête sur l’héritage proprement ecclésiologique, la « grande œuvre » de Benoît XVI fut d’ancrer le concile Vatican II dans l’histoire de l’Église. « Il a donné le témoignage de sa cohérence avec l’ensemble de la tradition du catholicisme », note Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris.

Le pontificat s’ouvre avec le fameux discours de décembre 2005 devant la Curie, où le pape explique Vatican II comme une « réforme » et non une « rupture » dans l’histoire de l’Église. Il signifie ainsi que le concile ne peut se comprendre que dans son rapport avec le temps long de l’Église, et qu’il n’y a pas de « rupture » entre l’Église préconciliaire et l’Église post-conciliaire.

Le pape employa ce jour-là le terme d’« herméneutique de la réforme », et non, contrairement à ce que beaucoup voulurent entendre, de « continuité ». Il ne s’agissait aucunement de nier l’événement Vatican II, ni son apport.

Et si le discours à la Curie sur Vatican II a ouvert sont pontificat, celui qu’il tient sur le même thème, deux jours après l’annonce de sa renonciation, aux prêtres de Rome, va le clore. Benoît XVI livre alors, en forme de testament, une analyse du concile et de sa portée pour l’histoire de l’Église.

Il cite, comme textes conciliaires à retenir "Gaudium et spes", "Dignitatis humanae" et "Nostra aetate" : « une trilogie essentielle, dont l’importance s’est manifestée seulement au cours des décennies qui ont suivi, le concile et que nous travaillons encore pour mieux comprendre », affirme-t-il.

Qu’il ait ainsi choisi, à quelques jours de son retrait, de rassembler la liberté religieuse, la reconnaissance des autres religions, en lien avec l’ouverture de l’Église au monde, – trois textes contestés par les intégristes –, comme l’héritage essentiel du concile, est significatif.

Benoît XVI a estimé qu’il était de son devoir de replacer le concile auquel il avait participé dans la grande tradition de l’Église. « Benoît XVI était dans l’interprétation du concile. Avec le prochain pape, il faut désormais le vivre ». (source : FPIC)

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