Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 12 au 15 février 2014 (semaine 07)
 

-
15 février 2014 - Chine
VERS UN DURCISSEMENT DE LA POLITIQUE RELIGIEUSE

« Les religions doivent renforcer le sens de l’Etat, de la loi et de la citoyenneté de leurs adeptes de manière à ce qu’au sein des cercles religieux, les activités religieuses soient naturellement menées dans les limites du droit et de la politique. »

Tels sont les propos tenus le 27 janvier dernier par Yu Zhengsheng, n° 4 du Comité permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois. Des propos qui laissent penser que le pouvoir chinois n’entend pas desserrer le contrôle qu’il exerce sur les religions.

Rapportés par le Quotidien du peuple, les propos qu’il a tenus le 27 janvier ne font pas référence à une communauté religieuse en particulier mais ils insistent sur le fait qu’il est nécessaire de prendre des « mesures » afin d’assurer que « les activités religieuses » ne se transforment pas en « actes illégaux ».

Au Xinjiang, dans le grand ouest chinois, les troubles entre les populations autochtones musulmanes et l’administration chinoise gagnent en intensité. Six personnes ont péri dans des « explosions » et six autres avaient été tuées par la police à Xinhe, dans la préfecture d’Aksu.

Selon le Congrès mondial ouïghour, organisation d’exilés du Xinjiang basée en Allemagne, aucun explosif n’aurait été lancé contre les deux boutiques qui vendaient de la viande de porc et tout aurait été déclenché par une manifestation pour demander la fermeture de ces deux échoppes considérées par la population ouïghoure comme non conforme aux préceptes islamiques.

Pour « construire une civilisation matérielle et spirituelle », il semble bien que l’appui que le régime cherche à trouver du côté des religions – et d’une pratique religieuse en plein essor – ne se traduise pas, dans la vision des dirigeants chinois, par l’octroi d’une plus grande autonomie à ces mêmes religions.

Il en est de même pour l'une des religions qui se développent les plus en Chine actuellement est le christianisme, notamment le protestantisme. On ne compte plus les cercles privés de lecture de la Bible ou de prière qui se réunissent en-dehors des lieux de culte contrôlés par le Mouvement des trois autonomies.

Le 24 janvier dernier en effet, Xu Yonghai et une quinzaine de chrétiens appartenant à la communauté Shengai (‘Amour saint’) ont été arrêtés et sont depuis détenus sous le coup d’une inculpation pour « rassemblement illégal et manifestation non autorisée ».

Xu Zhiyong n’est pas à proprement parler un dissident. Issu de la classe moyenne chinoise, né dans une famille chrétienne, il vise, à travers des actions menées « au nom de la liberté, de la justice et de l’amour » auprès des défavorisés et des pétitionnaires, à faire progresser la justice chinoise.

Du côté des catholiques, le traitement infligé à Mgr Ma Daqin, évêque « officiel » de Shanghai, a montré ce qu’il en coûtait d’afficher publiquement la volonté de se tenir à distance de l’Association patriotique des catholiques chinois. Alors que de nombreux sièges épiscopaux sont vacants en Chine continentale et qu’il devient important de nommer un évêque auxiliaire ou coadjuteur à Hongkong où l’évêque en titre, le cardinal John Tong Hon, aura 75 ans en juillet prochain, aucune information ne filtre laissant à penser que le dialogue entre Pékin et le Saint-Siège a été renoué.

Le 8 février dernier, interviewé par L’Avvenire, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, Mgr Pietro Parolin, a toutefois réitéré la disposition du Vatican à engager « un dialogue constructif avec les autorités chinoises ». Il a précisé qu’à la suite de l’élection du pape François, « des signes d’une attention renouvelée envers le Saint-Siège étaient récemment venus de Chine », sans plus de détail.

Il rappelait aussi que le pape était jésuite, comme l’avait été « son confrère le P. Matteo Ricci », sous-entendant peut-être par là que le grand évangélisateur et apôtre de l’inculturation de l’Evangile en Chine, dont le dossier de béatification a été transmis à Rome début janvier, pourrait jouer un rôle dans la reprise du dialogue entre Rome et Pékin. (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil