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19 février 2014 - Québec
ILS NE PUBLIENT PAS LA SYNTHÈSE DE LA CONSULTATION SUR LA FAMILLE

Contrairement à la pratique des conférences épiscopales d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse, la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) n’a pas rendu public le résultat de la consultation sur la famille.

La CECC l’a envoyé directement au Saint-Siège en prévision du synode extraordinaire sur la famille qu’organise l’Eglise catholique à Rome en octobre prochain.

Dans un communiqué diffusé début février, la CECC indiquait que sa synthèse avait été envoyée à Rome et qu’elle ne serait pas rendue publique. Sur un ton généralement positif, le communiqué de la Conférence des évêques catholiques du Canada laissait toutefois entendre que ce ne sont pas tous les catholiques qui suivent à la lettre l’enseignement du magistère sur les questions qui touchent à la famille et à la morale sexuelle.

Par ailleurs, notent les évêques catholiques canadiens, le processus a révélé qu’un certain nombre de catholiques «ne sont guère conscients du contenu positif et de la richesse de l'enseignement de l'Eglise sur le mariage et la famille, ce qui pourrait creuser un écart inquiétant entre la doctrine de l'Eglise et la pensée de nombreux catholiques».

Invitée à expliquer sa décision de ne pas rendre public le document, la CECC a indiqué via la plume de son secrétaire général qu’il ne s’agissait «ni d'une enquête, ni d'un sondage» et que les évêques canadiens n’ont fait que suivre les directives. Le pape a demandé une consultation large et rapide sur les thèmes proposés: «c'est ce que la CECC a fait. Il a demandé la confidentialité sur les réponses: c'est ce que la CECC fait aussi», fait valoir Mgr Patrick Powers, secrétaire général de la CECC.

A cet égard, la conférence épiscopale d’Angleterre et du Pays de Galles, tout comme celle d’Irlande, a eu une réponse similaire ces derniers jours. «En accord avec les souhaits du Saint-Siège, le sommaire des réponses envoyé au Synode des évêques est confidentiel», a indiqué un porte-parole au journal «Catholic Herald». Les catholiques anglais ont tout de même eu droit à un compte-rendu statistique de la participation à la consultation, où l’on apprenait notamment que 16
.500 personnes ont répondu au questionnaire.

Malgré tout, au Canada et plus particulièrement au Québec, on n’hésite pas à manifester une vive déception face au choix de la CECC. «Ça me déçoit beaucoup», laisse entendre André Gadbois, le coordonnateur de l’équipe nationale pour le Réseau des Forums André-Naud
. « Il y avait une attente. Nous nous attendions à un mouvement d’aller-retour, et nous nous disions qu’une synthèse de la consultation allait nous revenir. Là, on tombe de haut…».

Parmi les 19 diocèses du Québec, c’est à Trois-Rivières que les efforts les plus considérables ont été déployés, relève l’émetteur chrétien «Radio Ville-Marie». 10 rencontres ouvertes avec la population ont été organisées, en plus de solliciter l’avis de diverses personnes dans des Centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), et des foyers pour personnes âgées autonomes.

Spécialiste de la parole publique des évêques, le professeur Guy Jobin note pour sa part que dans le contexte ecclésial actuel caractérisé par la «franchise», la décision de la CECC de ne pas publier la synthèse de la consultation peut effectivement créer un malaise. «Ça détonne face à l’esprit qui anime la démarche», souligne celui qui enseigne à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval.
(source : RVM)

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