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du 16 au 19 février 2014 (semaine 08)
 

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19 février 2014 -
CEUX QUI REGRETTENT LE PASSÉ ET MÊME BENOÎT XVI

Un an déjà depuis ce 11 février 2013 où, prenant le monde par surprise, Benoît XVI a renoncé au pontificat. Cela semble faire un siècle, tant sont profondes les transformations et les réformes entreprises par son successeur François.

Il s'agit avant tout d'un changement de style et de langage ; mais de nombreux chantiers destinés à transformer le visage et l'organisation de l'Eglise ont été ouverts (Curie, finances du Vatican, relations avec les conférences épiscopales nationales) mais aussi à rediscuter des principes doctrinaux durablement ancrés (divorce, homosexualité, célibat des prêtres).

Le Pape François emprunte un chemin nécessaire, fortement recommandé par le collège des cardinaux pendant le conclave. Mais le pontife lui-même fait confiance à l'Esprit-Saint, car ilne sait sans doute pas où conduira ce parcours, se permet de notre le vaticaniste de "Fait-Religieux", Ignazio Ingrao.

Pendant que l'affection et le soutien populaire au pape François ne cessent de croître, le nombre de ceux qui regrettent le pape Ratzinger augmente aussi. Nous pouvons les diviser, dit-il, en cinq catégories.

1) Les traditionalistes
Ce sont les partisans convaincus du motu proprio « Summorum Pontificum » qui a facilité la célébration de la messe tridentine (en latin), selon le rite ancien. Ils ont la nostalgie de l'attention que portait Benoît XVI aux cérémonies liturgiques, du recours fréquent à l'usage du latin, de la bataille qu'il menait contre le relativisme. Ils attendaient un accord avec les lefebvristes afin que ceux-ci puissent « rentrer dans la pleine communion de l'Eglise catholique ».

Ils se désolent du fait que les tractations avec la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, c'est-à-dire la communauté des disciples de Marcel Lefebvre se soient interrompues.

2) Les curialistes
Ceux-ci craignent la réforme de la Curie romaine, le gouvernement central de l'Eglise universelle. Ils sont conscients de l'exigence de certains changements, mais ils redoutent que Jorge Mario Bergoglio ne veuille démanteler dix siècles d'histoire de la Curie.

Ils regrettent Benoît XVI qui laissait à cette dernière sa liberté d'action et reconnaissait un rôle très important à la secrétairerie d'Etat, alors que le pape François entend au contraire en redéfinir les contours.

3) Les bertoniens
Membres de « l'équipe » de l'ex-secrétaire d'Etat le cardinal Tarcisio Bertone, ce sont ses plus proches collaborateurs et ceux qui ont été promus cardinaux à des postes clés. Certains ont déjà été déplacés par le pape François, mais un grand nombre d'entre eux sont encore en fonction.

Loyaux envers le nouveau pontife sans être toujours en accord avec ses idées, ils n'en craignent pas moins d'être éloignés à tout moment.

4) Les dogmatiques
Ils se considèrent comme les gardiens et les défenseurs du magistère immuable de l'Eglise. Ils redoutent les fuites en avant de François sur les problèmes moraux. Ils n'étaient pas d'accord avec le « sondage d'opinion » lancé par le pape auprès des fidèles sur le thème de la famille en vue du synode des évêques en octobre prochain.

Ils critiquent, d'un point de vue théologique, un certain nombre d'affirmations du Pape dans les entretiens qu'il a donnés.

5) Les centralisateurs
Ils ont peur avant tout de la décentralisation de l'Eglise entreprise par le pape François. En particulier, il ne veulent pas du rôle et de l'autonomie accrus que le Pape veut voir reconnus aux conférences épiscopales locales.

Ils regrettent la vision moins collégiale et plus centraliste qui semblait être celle de Ratzinger.

Quelques uns de ces nostalgiques du pontificat précédent sont toutefois déçus : Ratzinger n'intervient pas, même si peu que ce soit, dans le pontificat de Jorge Mario Bergolio. Mieux, chaque fois qu'il le peut, il aide et conseille le nouveau pape, même s'il est très différent de lui. Ceux qui avaient parié sur une concurrence et un antagonisme entre l'ancien et le nouveau pape en sont pour leurs frais.

Les travaux de cette semaine, jusqu'au prochain consistoire éclairera dans une certaines mesure vcette situation et ces orientations. (source : FR-expert)


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