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du 22 au 26 février 2014 (semaine 09)
 

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26 février 2014 - Ukraine
LES ÉGLISES DANS UNE UKRAINE EN MUTATION

Le crédit dont jouissent les Eglises en Ukraine est important, Et il est caractérisé par une impressionnante progression d'autant qu'elles se trouvaient devant un État sécularisé en même temps qu'elles étaient marquées par leurs divisions.

Elles sont marquées par leurs origines autant que par les réalités géorgraphiques. La société civile a beaucoup changé principalement dans les zones urbaines

Depuis 1991, date de l'indépendance du pays, les Ukrainiens sont revenus massivement à la foi de leurs ancêtres. Le pays compte plus de 34.000 paroisses et communautés religieuses à 97% chrétiennes, dont la moitié sont chrétiennes orthodoxes, et dont l'autre moitié sont gréco-catholiques, catholiques latines et protestantes.

On estime à 25 millions le nombre de personnes qui se déclarent comme orthodoxes, (à part à peu près égales entre les Eglises orthodoxes pro-ukrainiennes et l'Eglise relevant du patriarcat de Moscou), 6 millions de fidèles se disent catholiques, dont 5 millions de grecs catholiques, ce qui en fait l'une des principales Eglises catholiques de rite oriental dans le monde.

L'Église gréco-catholique, avec 13 diocèses, est encore très marquée par l'importante diaspora canadienne dont la hiérarchie est revenue dans les années 1990, qui n'a pas la même vision de la tradition orthodoxe qui est celle de l'Église des martyrs de la période soviétique .

L'Église catholique romaine latine, implantée surtout à l'ouest, reste encore très marquée par son passé. Il y a quelques années encore on parlait des "Polaks" pour évoquer ses fidèles latins. L'Église romaine compte compte 7 diocèses de rite latin, un diocèse de rite arménien et un diocèse ruthème (aux frontières de la Hongrie)

Le renouveau spirituel ne s'est pas nécessairement accompagné d'un renouveau de la pratique liturgique (25% de pratique hebdomadaire à l'Ouest du pays, moins de 5% à l'Est du pays).

Mais les Eglises ukrainiennes, interdites à l'époque soviétique et jugulées à l'époque tsariste, ont cependant connu ces vingt dernières années leur plus importante période missionnaire depuis plusieurs siècles. L'exemple le plus remarquable de cette renaissance spirituelle et intellectuelle se trouve probablement, selon l'historien américain Timothy Snyder, dans l'avènement de deux Universités d'excellence, l'Académie Mohyla de Kiev et l'Université catholique d'Ukraine à Lviv.

Dans le même temps, il ressort de l'analyse des discours sur la place Maidan depuis deux mois, que la majorité de la population ukrainienne est désireuse de valeurs telles que la justice, le respect de la dignité humaine, l'égalité de traitement, etc. toutes choses qui opposait cette renaissance spirituelle à un État est de moins en moins capable de se hisser à un tel niveau d'exigence morale.

De plus, malgré ce qu'en dit le patriarche Kirill de Moscou qui voudrait, comme il l'a fait en Biélorussie, nommer un évêque russe à la place du vieillissant métropolite ukrainien Vladimir (Sabodan), les Eglises et organisations religieuses sont en très grande majorité pro-ukrainiennes.

Il suffirait par exemple que le patriarche oecuménique de Constantinople, qui est l'Eglise fondatrice de l'Eglise de Kiev au Xe siècle, avec saint Vladimir, accorde aux Eglises orthodoxes ukrainiennes un statut d'autonomie pour que la très grande majorité des paroisses orthodoxes quittent l'orbite du patriarcat de Moscou.

Le patriarche Bartholomée a, jusqu'à présent, privilégié la carte de la conciliation avec l'Eglise russe, en contrepartie du soutien à ses initiatives de concile pan-orthodoxe.

Mais la récente déclaration, le 26 décembre 2013, du Saint Synode de l'Eglise russe lui retirant toute véritable primauté dans l'Eglise pourrait peut-être le décider à changer d'avis sur la question ukrainienne...

Les Églises orthodoxes en Ukraine recherchent cette difficile unité qui ne peut pas être que "canonique"

« Je crois que par les prières des saints de la Laure des Grottes des Kiev, par les prières de tous les saints qui ont illuminé notre Église, le Seigneur gardera l’Église et l’Ukraine et accordera au peuple ukrainien la force de dépasser les nombreuses difficultés spirituelles et économiques, et surtout de mettre fin de façon légale et juste à la division de l’Église.

Le patriarche Kirill disait ainsi son espérance … " Nous croyons que la puissance spirituelle qui coule du baptistère de Kiev a permis de préserver l’unité religieuse durant un millénaire et nous aidera aujourd’hui à surmonter les difficultés et les divisions, nous appuyant sur la foi orthodoxe, sur la Parole de Dieu ." (source : FPIC)


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