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1 mars 2014 - Sri Lanka
L'ÉVÊQUE DE MANNAR RÉCLAME LA VÉRITÉ SUR LES CHARNIERS


Les restes de 80 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été découverts dans le district de Mannar, l'un des plus touchés par la guerre civile. L'évêque demande la vérité.

Après l’exhumation de 37 corps en janvier dernier, les fouilles, interrompues pendant la période des fêtes, ont repris récemment, aboutissant à la découvert d’une quarantaine de cadavres supplémentaires le 24 février dernier.

Mgr Rayappu Joseph, évêque catholique de Mannar, a célébré le 25 février une messe collective pour ces 80 personnes non identifiées, à laquelle a participé, selon l’agence AsiaNews, une foule constituée de plusieurs prêtres et religieuses ainsi que de nombreux habitants de la région.

« Nous voulons savoir ce qui est arrivé à ces gens, a déclaré l’évêque lors de son homélie. Nous voulons des réponses. Le gouvernement ne peut pas se contenter de délivrer des certificats de décès aux familles dont les proches ont disparu sans explication. Nous devons nous faire entendre, au nom de tous ceux qui ont disparu sans laisser de traces. Nous avons le devoir de nous battre pour la justice et la vérité. »

L’évêque, qui encourt régulièrement les foudres du gouvernement pour avoir été l’un des premiers à alerter la communauté internationale sur « le génocide tamoul », se bat depuis des années pour obtenir que le gouvernement enquête sur les disparitions inexpliquées.

Lors de la dernière phase de la guerre civile qui s’est achevée en 2009, des milliers de Tamouls ont été portés disparus et aucune véritable enquête n’a jamais été menée par les autorités gouvernementales soupçonnées aujourd’hui par les Nations Unies d’avoir participé à des opérations de « nettoyage ethnique », résume le Tamil Guardian dans son édition du 26 février

Le gouvernement sri-lankais a nié le fait que les forces armées puissent être impliquées dans la mort de ces 80 civils, rappelant que la région de Mannar était un des bastions des Tigres tamouls et que des troupes indiennes déployées lors de troubles civils au Sri Lanka entre 1987 et 1990 avaient également occupé cette zone.

La macabre découverte du 24 février intervient quelque jours après le rejet par le gouvernement sri-lankais de la demande des Nations Unies de superviser une enquête internationale sur les allégations de crimes de guerre et violations des droits de l’homme. Faisant mention de la découverte des premiers corps du charnier, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU expliquait que ces nouveaux éléments démontrant « l’ampleur et la gravité des violations qui avaient été commises » par les deux parties durant la guerre, appelaient d’autant plus la mise en place d’une enquête indépendante et impartiale. (source : Mepasie)


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