Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 2 au 5 mars 2014 (semaine 10)
 

-
5 mars 2014 -
CHANGEMENT DE PARADIGME APPLAUDI PAR LE PAPE


" J’ai lu – ou plutôt relu – le travail du cardinal Kasper et je voudrais le remercier parce que j’y ai trouvé une théologie profonde et aussi une pensée sereine dans cette théologie", en ce qui concerne le problème des divorcés remariés.

Tel est le point de vue du Pape à propos du rapport introductif du cardinal Walter Kasper au consistoire de la semaine dernière, rapport qui n’est plus sous clé. C'est le quotidien italien "Il Foglio", dirigé par Giuliano Ferrara, qui l’a rendu public, réalisant ainsi un coup de maître journalistique puisqu’il a largement devancé la publication de ce rapport sous forme de livre par la maison d’édition Queriniana.

Mais l’idée même que ce rapport devait rester secret est devenue un contresens, après les propos dont le pape François l’avait honoré le 21 février, au terme des deux jours du consistoire consacrés à la question de la famille :

" Hier, avant de dormir, mais pas pour m’endormir, j’ai lu – ou plutôt relu – le travail du cardinal Kasper et je voudrais le remercier parce que j’y ai trouvé une théologie profonde et aussi une pensée sereine dans cette théologie. Il est agréable de lire de la théologie sereine.

" Et j’y ai également trouvé ce dont saint Ignace nous parlait, ce 'sensus Ecclesiæ', l’amour pour notre Mère l’Église. Cela m’a fait du bien et cela m’a donné une idée – excusez-moi, éminence, si je vous fais rougir – mais l’idée est que cela s’appelle 'faire de la théologie à genoux'. Merci. Merci".

Dans son rapport, Kasper a indiqué qu’il voulait "seulement poser des questions" parce que "donner une réponse sera la tâche du synode, en accord avec le pape". A lire ce qu’il a dit aux cardinaux, on voit que c’est bien plus que des questions, mais qu’il s’agit de propositions de solution déjà solidement assemblées et le pape François a déjà montré qu’il voulait y donner son adhésion.

Et ce sont des propositions fortes, un véritable "changement du paradigme". En particulier à propos de ce que Kasper lui-même considère comme le problème des problèmes, l’accès des divorcés remariés à la communion, auquel il a consacré plus de la moitié de son discours de deux heures.

La pierre de touche des propositions de Kasper a été l’Église des premiers siècles, elle aussi "confrontée à des conceptions et à des modèles du mariage et de la famille très différents de ceux qu’avait prêchés Jésus".

Face au défi de l’époque actuelle, Kasper est parti de l’idée que "notre position, aujourd’hui, ne peut pas être une adaptation libérale au 'statu quo', mais elle doit être une position radicale qui va jusqu’aux racines, qui va jusqu’à l’Évangile".

Pour vérifier si c’est vrai ou non – et selon plusieurs cardinaux qui sont intervenus dans le débat, c’est non – voici les passages cruciaux du rapport.

Pour le cardinal Kasper, …" Il n’est pas suffisant d’envisager le problème uniquement au point de vue et dans la perspective de l’Église en tant qu’institution sacramentelle. Nous avons besoin d’un changement du paradigme et nous devons – comme l’a fait le bon Samaritain – considérer également la situation dans la perspective de ceux qui souffrent et demandent de l’aide.

" Tout le monde sait que la question des mariages de personnes divorcées et remariées est un problème complexe et épineux. …Que peut faire l’Église dans de telles situations ? Elle ne peut pas proposer une solution différente ou contraire à ce qu’a dit Jésus. L’indissolubilité d’un mariage sacramentel et l’impossibilité de contracter un nouveau mariage tant que l’autre partenaire est vivant fait partie de la tradition de foi contraignante de l’Église qui ne peut pas être abandonnée ou dissoute en faisant appel à une compréhension superficielle de la miséricorde à bas prix.

" … La question est donc de savoir comment l’Église peut correspondre à ce binôme indivisible de fidélité et miséricorde de Dieu dans son action pastorale en ce qui concerne les divorcés qui se sont remariés civilement."

Le texte, désormais public, du rapport explosif qui a ouvert le consistoire consacré à la famille, indique deux voies pour permettre aux divorcés remariés de communier à nouveau. En suivant l’exemple de ce qui se faisait dans l’Église de l’antiquité

Face au défi de l’époque actuelle, Kasper est parti de l’idée que "notre position, aujourd’hui, ne peut pas être une adaptation libérale au 'statu quo', mais elle doit être une position radicale qui va jusqu’aux racines, qui va jusqu’à l’Évangile". (source : Chiesa)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil