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du 6 au 8 mars 2014 (semaine 10)
 

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8 mars 2014 - Chine
LE SAINT-SIÈGE, PÉKIN, TAÏPEI, ET L'ASSOCIATION PATRIOTIQUE

Si c’est la première fois que le Pape fait état de « relations » entre la Chine et le Saint-Siège, elles ne sont pas nouvelles et l’échange des lettres entre le Pape et le président Xi Jinping signifie que tous deux ont le désir d’améliorer les relations.

« Mais, après tant de hauts et de bas au cours de ces dernières décennies, la Chine et le Vatican savent très bien jusqu’où l’une et l’autre ne peuvent aller et connaissent les difficultés qui se présentent à eux. L’une et l’autre partie sont très conscientes du fait que la route est encore longue ».

Rome et Pékin en parlent souvent, mais souvent indirectement, fermement de la part de Saint-Siège, et de part et d'autre, sur un ton courtois ou contradictoire.

Et puis il y le P. Matteo Ricci qui l'objet l'objet d''une étude qui conduira sans doute le religieux jésuite à la béatification. Le , le Pape a déjà plusieurs fois fait souvenir de son confrère qui, vivant en Chine au XVI-XVIIème siècle reste encore dans la mémoire de tous les Chinois.

Historiquement, l’établissement de relations diplomatiques entre la République de Chine et le Saint-Siège remonte au 2 juin 1942. Toutefois, après la prise du pouvoir par les communistes sur le continent en 1949 et le repli consécutif de la République de Chine à Taiwan, Mgr Riberi, internonce en Chine, fut expulsé en 1951 par le régime de Mao Zedong.

L’année suivante la nonciature était déménagée à Taipei. Ensuite, après les années 1950, décennie de persécution pour l’Eglise en Chine populaire, et la Révolution culturelle (1966-1976), durant laquelle toute activité religieuse fut bannie, la politique d’ouverture, mise en œuvre par Deng Xiaoping à partir de 1979, a permis une reprise graduelle des contacts entre l’Eglise de Chine et l’Eglise universelle, sans pour autant que les relations entre le Vatican et Pékin s’améliorent du tout au tout.,

En février dernier, après l’annonce surprise de la renonciation du pape Benoît XVI, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, interrogé par un journaliste étranger au sujet du futur nouveau pape, avait répondu par la déclaration habituelle, à savoir que les relations entre Rome et Pékin s’amélioreraient dans la mesure où le Vatican s’abstiendrait de « s’ingérer dans les affaires intérieures chinoises sous prétexte de religion » et romprait les liens entretenus avec Taiwan, tenu pour une province renégate par Pékin.

En avril dernier, après le tremblement de terre qui avait frappé une partie du Sichuan, le Pape avait prié pour les victimes du séisme et avait transmis à leur attention, via le Conseil pontifical Cor Unum, un don de 30 000 dollars.

Le 22 mai, à l’occasion de la Journée de prière pour l’Eglise en Chine – célébrée chaque 24 mai depuis son institution par le pape Benoît XVI en 2007 –, le Pape François avait prié pour les catholiques de Chine afin, notamment, que « leurs engagements difficiles aient toujours plus de prix aux yeux du Seigneur ».

Du côté du Saint-Siège, si le souci a toujours été – et reste – de ne pas « sacrifier » l’Eglise qui est à Taiwan sur l’autel des relations diplomatiques à établir entre Pékin et Rome, le véritable point d’achoppement est la liberté religieuse en Chine populaire.

Sur la question, non résolue à ce jour, du mode de désignation et de nomination des évêques, un accord reste à trouver mais il ne pourra se faire que si le Saint-Siège obtient des garanties de Pékin pour ce qui concerne le lien de communion des catholiques chinois avec l’Eglise universelle et la liberté religieuse. Entre autres choses, la place et le rôle de l’Association patriotique des catholiques chinois, courroie de transmission des volontés politiques du gouvernement sur la partie « officielle » de l’Eglise, sont à définir.

Quant à une éventuelle visite du pape en Chine – la rumeur a couru récemment que le pape pourrait s’arrêter à Hongkong à l’occasion de son voyage en août prochain en Corée du Sud –, des blogueurs catholiques chinois mettent en garde contre le risque de voir le gouvernement chinois manipuler un tel projet de visite à des fins de propagande. (source : Mepasie)

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