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du 6 au 8 mars 2014 (semaine 10)
 

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8 mars 2014 -
RETOUR RAPIDE SUR UN AN DE PONTIFICAT

Après la renonciation inédite de Benoît XVI, le pape François, venu “du bout du monde“, a inauguré une phase de changements dans l’Eglise. Excusez la longueur de cette fiche. Mais la cause en est ... le Pape lui-même.

Amorçant de nombreux chantiers de réforme, selon les désirs des cardinaux exprimés avant le conclave, il a su, dans le même temps, gagner le cœur de très nombreuses personnes, au-delà des cercles catholiques.

Quelques jours à peine après la fin annoncée du pontificat de Benoît XVI, le 4 mars, près de 150 cardinaux, électeurs ou non, débutent les Congrégations générales, les réunions pré-conclave à huis clos. C’est là que va se décider le profil du futur pape, notamment lors de leurs échanges en marge de ces rencontres.

De l’aveu de plusieurs cardinaux, les discussions sont “pesantes“, et beaucoup demandent des comptes aux responsables de la
Curie, en particulier après ‘l’affaire Vatileaks’ qui vient de secouer l’Eglise.

115 cardinaux électeurs entrent en conclave dans l’après-midi du 12 mars. A peine plus de 24 heures plus tard, le 13 mars,
le nouveau pape est élu. Quand, peu avant 20h30, le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio apparaît à la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, et dès les premiers instants, le pape François conquiert les foules par son style simple et ses paroles directes. Agé de 76 ans, le premier pontife issu de la Compagnie de Jésus demande notamment la bénédiction des fidèles.

Le 21 mars, il crée la surprise en invitant les employés du Vatican à sa messe matinale, dans la résidence Sainte-Marthe. Il décide par ailleurs de ne pas quitter cette résidence, délaissant les appartements pontificaux qu’il juge trop grands et susceptibles de l’isoler.

Pour la première fois dans l’histoire moderne, le 23 mars, le monde assiste à la rencontre entre deux papes. François se rend à Castel Gandolfo où il a un long entretien en privé avec son prédécesseur Benoît XVI
. Les deux hommes désormais vont se revoir à plusieurs reprises une fois Benoît XVI installé au monastère Mater Ecclesiae, dans les jardins du Vatican.

Le 13 avril, un mois jour pour jour après son élection, le pape François institue un groupe de 8 cardinaux chargés de le “conseiller dans le gouvernement de l’Eglise“ et d’étudier avec lui un projet de réforme de la curie romaine, répondant ainsi aux souhaits exprimés par les cardinaux lors des Congrégations générales.

Il célèbre ses premières canonisations le 12 mai. En proclamant saints quelque 800 martyrs italiens, il rappelle que les chrétiens tués pour leur foi sont désormais plus nombreux qu’aux premiers temps de l’Eglise. Et cela il le dira à maintes reprises pour ranimer la tiédeur de certains prélats et des fidèles.

En juin, le pape créé une commission chargée de l’informer sur les activités de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) puis en juillet une autre sur l’organisation de la structure économique et administrative du Saint-Siège. Au cours du 2e semestre, le Vatican va confier à de célèbres cabinets d’experts internationaux des audits sur ses activités économiques et ses processus de gestion
.

Essentiellement écrite par Benoît XVI mais portant la signature du pape François, la première Encyclique du pontificat est publiée le 5 juillet : Lumen fidei (La lumière de la foi). 3 jours plus tard, le pape François effectue une visite éclair sur l’île italienne de Lampedusa, au large des côtes siciliennes. En termes forts, il dénonce la “mondialisation de l’indifférence“ face au drame des migrants.

Le mois de juillet est marqué par le premier déplacement hors d’Italie du pape François. Il se rend au Brésil pour présider des Journées mondiales de la jeunesse mémorables
à Copacabana. A Rio de Janeiro, le pape argentin visite notamment une favela.

Dans l’avion qui le ramène à Rome, il rencontre les journalistes pendant 1h20. Il n’élude aucune question, y compris sur l’homosexualité au Vatican ou la situation des divorcés remariés. Autant de thèmes qu'il "met au jour", et concrétisera depuis cette date.

Au mois d’août, il se consacre à la prière et à son abondant courrier à la Maison Sainte-Marthe. Il n’hésite pas à prendre son téléphone pour appeler directement certains de ceux qui lui écrivent. A la fin du mois, le pape nomme son nouveau secrétaire d’Etat, l’Italien Mgr Pietro Parolin, jusqu’alors nonce au Venezuela.

Le 7 septembre, le pape François préside place Saint-Pierre une veillée de prière inédite à l’occasion de la Journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde qu’il a souhaité. “La guerre, lance-t-il, est toujours l’échec de la paix, elle est toujours une défaite pour l’humanité“.

Au milieu du mois de septembre, la revue jésuite italienne La Civiltà Cattolica publie la première longue interview du pape François.

Le 22 septembre, le pape François se rend à Cagliari, sur l’île de Sardaigne, puis le 4 octobre à Assise. Dans la ville de saint François, le pape exhorte l’Eglise à se “dépouiller“ de la “mondanité“ qui représente à ses yeux un véritable “danger“.

Fin septembre, le pape François annonce qu’il canonisera 2 de ses prédécesseurs, Jean XXIII et Jean-Paul II, le 27 avril 2014. Quelques jours plus tard, le Vatican annonce la convocation en octobre 2014 d’une assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques consacrée aux “défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation“.

Rome lance à travers le monde un questionnaire sur la famille où il est notamment question de la situation des divorcés remariés.

Au cours du 2e semestre, le pape confirme ou déplace quelques-uns des chefs de dicastère de la curie romaine et effectue ses premières nominations, notamment à la Congrégation pour le clergé et au Synode des évêques.

Le Vatican annonce la tenue, le 22 février 2014, du premier consistoire ordinaire pour la création de cardinaux. Au préalable, après la réunion du Conseil des cardinaux, l’ensemble du collège cardinalice se réunira autour du pape.

Le 2
6 novembre, il publie sa première Exhortation apostolique, "Evangelii gaudium" (La joie de l’Evangile) qui apparaît comme le véritable programme de son pontificat.

Au mois de janvier, le souverain pontife poursuit son travail de réforme des institutions financières du Saint-Siège, et change ainsi la quasi totalité des cardinaux de la Commission de surveillance de l’Institut pour les œuvres de religion. A la fin du mois, le pontife nomme également le nouveau président de l’Autorité d’information financière.

Mi-février, à l’occasion de la Saint-Valentin, le pape convoque les fiancés pour une grande rencontre sur la place Saint-Pierre. C'est un évènement inédit et médiatique
.

Du 17 au 19 février, les cardinaux du ‘C8’ se réunissent une nouvelle fois autour du pape, pour évoquer principalement la réforme des structures économico-administratives du Saint-Siège. Les jours suivants, près de 150 cardinaux sont présents au Vatican pour un consistoire extraordinaire sur la famille convoqué par le pontife, au cours duquel le cardinal allemand Walter Kasper tient un discours très remarqué, portant notamment sur des propositions dans l’accompagnement pastoral des couples divorcés remariés.

Le 22 février, le pape François préside son 1er consistoire ordinaire et crée 19 nouveaux cardinaux. A la surprise générale, Benoît XVI assiste à cette célébration. C’est sa 1ère apparition publique depuis sa renonciation.

Le pape lance sa 1ère véritable réforme de la curie 2 jours plus tard avec la création d’un nouveau dicastère, le "Secrétariat pour l’économie", à la tête duquel il nomme le cardinal australien George Pell. Son ‘numéro 2’ sera Mgr Alfred Xuereb, secrétaire particulier du pape. Cette institution, dont l’action sera impulsée par un nouveau Conseil pour l’économie, enlève de fait une partie de son pouvoir à la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège.

Dans la
Curie romaine, beaucoup saluent le succès du nouveau pape, ses gestes forts et ses petites phrases chocs, qui en ont incontestablement fait l’un des personnages mondiaux de l’année. Mais il se trouve aussi quelques prélats qui ne cachent pas non plus leur amertume, craignant par exemple que certaines questions doctrinales soient délaissées ou évoquant l’autoritarisme d’un pape pourtant apôtre de la collégialité.

Le Pape ne s'arrête pas là et la multiplication des chantiers lancés, sur des fronts très différents, promet nouveautés et surprises.(source :
Apic et News.va)

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