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8 mars 2014 -
RENCONTRE ORTHODOXE AU SOMMET, À CONSTANTINOPLE

Du 6 au 9 mars 2014, les primats des Eglises orthodoxes autocéphales sont réunis au Phanar, quartier d'Istanbul et siège du patriarcat œcuménique et ont abordé la situation actuelle et les préparatifs du Grand et saint Concile panorthodoxe.

Les chefs de ces Eglises autocéphales qui, littéralement, ça vient du grec (képhalos), « s'auto-gouvernent », ont été invités par le patriarche Bartholomée Ier afin de terminer les préparatifs d'un grand concile panorthodoxe qui pourrait avoir lieu en 2015.

La synaxe - nom particulier de ce type de réunion - sera également l'occasion de discuter de l'actualité récente des Eglises, notamment l'élection controversée d'un nouveau primat à la tête de l'Eglise de Tchéquie et de Slovaquie, des tensions en Ukraine mais aussi de la situation des chrétiens au Moyen-Orient.

« La synaxe est une forme de rencontre au sommet, un peu comme un sommet de chefs d'Etats », explique Carol Saba, responsable de la communication de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF).

« La norme veut que la synaxe, du grec "synaxis", réunisse tous les primats [ ils sont 14 chefs d'Eglises autocéphales reconnues comme tel entre elles ], cependant il est possible de n'en convoquer que quelques-uns lorsque l'actualité l'exige, comme en 2011, année durant laquelle la situation des chrétiens au Moyen-Orient a conduit le patriarcat œcuménique à ne rassembler que quatre ou cinq primats des Eglises du Moyen Orient pour parler de la situation en Syrie et des chrétiens en Orient. »

La synaxe est convoquée par le patriarcat œcuménique, conduit par le patriarche de Constantinople Bartholomée. Ce dernier a institué ces rencontres à partir de 1991, juste après son élection. « La synaxe, explique Carol Saba, n'est pas équivalente à un concile, c'est un temps d'échange entre les primats des Eglises qui peut être conclu par un communiqué commun ou une déclaration commune qui concerne l'actualité et le vécu de l'Eglise orthodoxe dans le monde, comme ce fut le cas en 2008, date de la dernière synaxe équivalente à celle d'aujourd'hui. »

Mais comme les conciles, la synaxe partage le principe de collégialité qui est le noyau dur de l'organisation orthodoxe. L'orthodoxie en effet ne fonctionne pas sur un mode pyramidal, mais plutôt selon un modèle collégial et conciliaire.

Les décisions majeures se prennent dans le contexte de conciles pan-orthodoxes. Il n'existe pas un seul et unique chef suprême de toutes les Eglises. Tous les primats des Eglises autocéphales sont égaux en dignité et couvrent une aire géographique précise, la juridiction canonique, elle-même découpée en diocèses (éparchies).

Les décisions qui concernent l'ensemble de l'Eglise orthodoxe sont prises dans le cadre de conciles. Si un consensus est trouvé, il peut alors être reçu par toutes les Eglises. »

Malgré ce modèle collégial, il existe un « premier parmi les égaux », soit un patriarche avec une primauté d'honneur : Bartholomée Ier, chef de l'Eglise de Constantinople. Juridiquement, ce patriarche a exactement les mêmes attributions que les autres, et n'a pas autorité sur les autres Eglises à la différence près qu'il a un droit d'initiative au sein de l'Orthodoxie et exerce une diaconie qui est celle de l'unité et de la fluidité entre les Eglises.

Il dispose d'un droit à l'initiative. Il peut aussi exercer un droit d'intermédiation lorsque deux Eglises font appel à lui dans le cadre d'un conflit par exemple.

Carol Saba souligne que les questions d'actualité pourraient ne pas être exclues des débats des chefs des Eglises. « Avant la synaxe, les représentants des chefs des Eglises sont arrivés à Istantbul pour une réunion préparatoire, qui aurait établit un agenda des principaux sujets qui seront traités par les primats au moment de la synaxe. »

Le communiqué des participants à la synaxe devrait être publié à la fin de la rencontre, le 9 mars. (source : Orthodoxie)

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