Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 9 au 12 mars 2014 (semaine 11)
 

-
12 mars 2014 - Chine
LA LIBERTÉ RELIGIEUSE ET L'AUTONOMIE DE L'ÉGLISE

La diplomatie du Saint-Siège mène depuis plusieurs décennies un travail de longue haleine pour l’autonomie de l’Eglise et la liberté religieuse en Chine. Mais les échanges entre le Pape et Pékin ouvrent-ils la voie d'une détente ?....

« Il y a eu des contacts par le passé et la chronique de ces vingt ou trente dernières années indique qu’il y a eu un certain nombre de contacts, y compris à haut niveau entre le Saint-Siège et la Chine mais des contacts qui n’ont jamais pu aboutir et cette chronique a plutôt connu plus de bas que de hauts. La question de la liberté religieuse n'est pas encore tranchée, précise Régis Anouil, desMissions Étrangères de Paris.

Que depuis 2012-2013, le changement de chef d’État à la tête de la République populaire de Chine, marque une inflexion positive ou pas sur la question de la liberté religieuse, il est dfficile de le dire car la question de la liberté religieuse n'est pas encore tranchée, et ce dans son ensemble.

Il ne le semble pas dans la mesure où il y a un élément conjoncturel immédiat, c’est le raidissement de la situation avec les musulmans ouïghours dans le Xinjiang, c’est la difficulté de la gestion du dossier tibétain. Face à ces deux éléments, il y a peu de possibilité de voir la politique religieuse véritablement infléchie de manière générale.

Maintenant, il y a néanmoins une réflexion à un plus haut niveau au sein des instances chinoises sur la place des religions et sur le rôle que l’État ou en tous cas le politique doit avoir vis-à-vis du pouvoir religieux. Il y a une réflexion de fond qui se mène actuellement en Chine et qui n’aboutit pas du fait de ces difficultés conjoncturelles liées notamment à la question du Xinjiang, donc de l’extrême-ouest chinois et du Tibet.

Le nouveau secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Parolin est un très bon connaisseur des pays d’Asie, en particulier du Vietnam et aussi de la Chine. Dans les autorités chinoises, les gens le connaissent bien, et au plus haut niveau, il y a eu des contacts donc, les gens se connaissent bien.

Mais personnellement, ils ne se connaissent pas si bien que cela même s'ils savent quelles sont les positions des uns et des autres. La Chine sait que le Vatican, effectivement, a une demande extrêmement forte en matière de liberté religieuse, en matière de liberté d’agir pour l’Église qui est en Chine.

En face, le Vatican sait bien que la question de la nomination des évêques est une question difficile, sensible mais que l’on peut négocier, de même que la question de Taiwan, de la représentation diplomatique qui est à Taipei et que le Saint-Siège a déjà annoncé à plusieurs reprises qu’elle pouvait être transférée du jour au lendemain ( expression qui a été utilisée’) à Pékin.

Chacune des deux parties sait où l’autre veut aller et où ne peut pas aller, constate Régis Anouil, mais il n’y a pas encore véritablement de volonté politique d’avancer et cela se jouera sans doute au plus haut niveau du bureau politique du parti communiste chinois.

La nomination des évêques est un des secteurs les plus délicats. Aujourd’hui, est-ce qu’on sait combien d’évêques sont en communion avec Rome et quelle est leur répartition territoriale. ? Est-ce qu’on en a une idée précise ?
Non, la statistique est un peu difficile à établir de savoir combien d’évêques sont en communion avec Rome et quelle est leur répartition territoriale. Il y a un grand nombre de sièges qui sont vacants, il y a des cas très délicats, très difficiles, même douloureux.

Et Régis Anouil de citer l’évêque officiel de Shanghai qui a été nommé en communion avec le Saint-Père, en accord avec le Pape et qui est empêché d’exercer depuis plus d’un an. Il est dans un état de quasi résidence surveillée.

Donc, il y a de véritables difficultés pour le pouvoir chinois à effectivement concevoir une Église qui soit pleinement autonome, qui soit pleinement libre de ses mouvements. Et c’est la question de la liberté religieuse qui n’est bien sûr pas tranchée et qui appelle de la part du Saint-Siège une volonté de voir effectivement cette politique bouger et sinon évoluer en Chine.

Que le Pape François ait suscité une curiosité, une sympathie en Chine parmi la population et parmi les autorités, c'est un peu difficile de le dire parce que les médias officiels ne participent pas de la popularité du Pape François à travers le monde.

En revanche, sur les réseaux internet, cela circule bien. Les catholiques sont tout à fait conscients de la nouveauté que représente ce Pape, du dynamisme qu’il introduit.

Quand le Pape viendra au mois d’août prochain en Corée du Sud, donc aux portes de la Chine, pour les journées asiatiques de la jeunesse, on peut espérer qu’un grand nombre de jeunes catholiques de Hong Kong, de Taiwan mais également peut-être de la Chine populaire seront en Corée du Sud et rapporteront ensuite, de retour chez eux, ce dynamisme qu’insuffle le Pape François à l’ensemble de l’Église, espère Régis Anouil. (source : Radio-Vatican et EDA)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil