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12 mars 2014 -
LES OBJECTIFS DU PATRIARCHE OECUMÉNIQUE

L'ordre du jour principal de la synaxe des 6 au 9 mars concernait les derniers préparatifs du concile panorthodoxe, qui se prépare depuis le siècle passé, mais aussi avait pour objectif de "revivifier" l'unité orthodoxe dans le monde actuel.

Comme les conciles, la synaxe partage le principe de collégialité qui est le noyau dur de l'organisation orthodoxe. A la différence de l'Église catholique romaine, l'Orthodoxie ne fonctionne pas sur un mode pyramidal, mais plutôt selon un modèle collégial et conciliaire. Les décisions majeures se prennent dans le contexte de conciles pan-orthodoxes.

Il n'existe pas un seul et unique chef suprême de toutes les Eglises. Tous les primats des Eglises autocéphales sont égaux en dignité et couvrent une aire géographique précise, la juridiction canonique, elle-même découpée en diocèses. Ce qui est difficile à vivre dans une Église qui connaît une telle différence entre le puissant patriarcat de Moscou et l'humble patriarcat d'Antioche.

Dans ce modèle collégial, il existe un « premier parmi les égaux », avec une "primauté d'honneur" : le patriarche Bartholomée Ier, chef de l'Eglise de Constantinople. Juridiquement, ce patriarche a exactement les mêmes attributions que les autres, et n'a pas autorité sur les autres Eglises à la différence près qu'il a un "droit d'initiative" au sein de l'Orthodoxie et exerce une diaconie qui est celle de l'amour, de l'unité et de la fluidité entre les Eglises.
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C'est d'ailleurs en tant que Patriarche œcuménique que Bartholomée Ier avait lancé l'invitation et organisé la synaxe à Istanbul du 6 au 9 mars : « A l'origine, l'ordre du jour principal de la synaxe concerne les derniers préparatifs de la tenue du grand concile panorthodoxe, qui se préparait à savoir la date, le lieu, le règlement intérieur, les thèmes déjà traités par des commissions préparatoires inter-orthodoxes.

Mais aussi une éventuelle mise à jour des sujets ayant été travaillés depuis les années 1960 par les représentants des Eglises orthodoxes dans le contexte du secrétariat du patriarcat œcuménique basé à Chambesy près de Genève, et l'ajout de nouveaux sujets qui font défi au vécu des chrétiens dans le monde d'aujourd'hui .

Si les tensions demeurent nombreuses entre les différentes Eglises, celles-ci ont quand même réussi à se mettre d'accord sur plusieurs points importants. Elles ont effectivement convenu que le concile se tiendra en 2016 en l'église Sainte-Irène, à Constantinople, sauf événement imprévu, que chaque Eglise y aura une voix, pour qu'elles soient égales entre elles et sera représentée par 20 hiérarques, et que les décisions seront prises à l'unanimité.

Au cours de cette synaxe, largement dominée par la question ukrainienne, deux autres points ont également fait l'objet d'amples discussions: l'élection controversée d'un nouveau primat à la tête de l'Eglise de Tchéquie et de Slovaquie, ainsi que la situation au Qatar, territoire relèvant de la juridiction canonique du patriarcat d'Antioche, mais où le patriarcat de Jérusalem a décidé d'y nommer un évêque en lui donnant le titre d'archevêque.

Sur ce point, les tensions furent tellement vives que la délégation du patriarcat d'Antioche a décidé de quitter la synaxe, de ne pas signer le communiqué final et de ne pas participer à la divine liturgie de clôture, Jérusalem mettant en cause de juridiction millénaire d'Antioche. Le chemin vers l'unité et la concorde risque encore d'être long.

Autre point en cause et qui est naturellement très important, les Églises qui se trouvent dans le schisme : toutes les Églises orthodoxes les appellent à revenir dans le sein de la sainte Église orthodoxe. Naturellement, cela sous-entend le principe canonique de la reconstitution de l’unité canonique en Ukraine, où un ancien métropolite orthodoxe russe a "créé" une Église orthodoxe ukrainienne, dissidente de son patriarcat d'origine. (source : patriarcat-CP)

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