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du 13 au 15 mars 2014 (semaine 11)
 

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15 mars 2014 - Sri Lanka
BOUDDHISTES EXTRÉMISTES ET ATTAQUES ANTI-CHRÉTIENNES


Le dimanche 26 février, un pasteur protestant et son épouse ont été attaqués dans leur église d'Asgiriya, par une foule conduite par des moines bouddhistes leur intimant l'ordre de mettre un terme à leurs activités.

Menés par une dizaine de moines bouddhistes de l’organisation extrémiste Bodu Bala Sena (BBS, Force bouddhiste) connue pour ses opérations violentes à l’encontre des minorités religieuses de l’île, ils ont également menacé les villages des districts voisins.

Le secrétaire général du BBS lui-même, Galaboda Aththe Gnanasara Thero, était à la tête des agresseurs qui ont fait irruption vers 18 h 30, heure locale, dans les bâtiments de la "Holy Family Church", qui sert à la fois de lieu de culte et d’habitation pour le pasteur et sa famille. L’église protestante se trouve à Asgiriya, dans la partie nord de la ville de Kandy, située au centre de l’île, un haut lieu du bouddhisme où le temple de la Dent (du Bouddha) draine quotidiennement des foules de pèlerins.

Les émeutiers, estimés selon les sources entre 250 et 350 personnes, ont vandalisé les locaux où se tenait une assemblée de prière, ordonnant que « le culte soit arrêté immédiatement ».

Alors que le pasteur Lakshita tentait de parlementer avec le secrétaire général du Bodu Bala Sena, faisant valoir ses droits à la liberté de culte et de religion tels qu’ils sont inscrits dans la Constitution sri-lankaise, les bonzes l’ont forcé à sortir de la maison, ainsi que sa femme, sa fille de 18 ans et quelques jeunes qui participaient à la réunion. Tous ont ensuite été frappés violemment, insultés et menacés de mort s’ils poursuivaient leurs activités religieuses.

Sur l’ordre de Galaboda Aththe Gnanasara Thero, les habitants des localités voisines, y compris les bouddhistes, ont été réunis autour du bâtiment saccagé. Le secrétaire général du Bodu Bala Sena leur a enjoint de ne plus avoir aucun lien avec des « traîtres » comme le pasteur, les membres de la Holy Family Church ou d’autres communautés chrétiennes, sous peine de subir le même sort.

L'un des fidèles ayant appelé la police, cette dernière est arrivée sur les lieux et a pris la déposition du pasteur et de son épouse alors que les agresseurs s’étaient dispersés.

Les jours suivants, rapporte le Christian Today Australia le 22 février, les moines du BBS ont menacé de la même manière, les villages de la province toute proche de Sabaragamuwa, leur ordonnant de ne pas soutenir et de ne pas fréquenter les chrétiens, faute de quoi ils auraient à en « subir les conséquences ».

Le choc provoqué par la découverte à la fin du mois dernier d’un charnier contenant les restes de 80 personnes, dont des femmes et des enfants, dans le district de Mannar, est encore dans tous les esprits au Sri Lanka. Malgré les dénégations du gouvernement sri-lankais, qui vient de refuser que les Nations Unies mènent une enquête sur les crimes de guerre durant la dernière phase de la guerre civile, ces « nouveaux éléments » ont été pris très au sérieux par le Conseil des droits de l’homme. (source : Mepasie)


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