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du 13 au 15 mars 2014 (semaine 11)
 

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15 mars 2014 - Inde
APRÈS LE VIOL D'UNE RELIGIEUSE EN ORISSA

Choc et consternation règnent parmi les chrétiens indiens après la décision du vendredi 14 mars, d'un tribunal de premier degré de Kandhamal, en Orissa, qui a condamné trois personnes et en a acquitté six autres suite au viol de Meena Barwa.

Le viol fut l’un des crimes les plus odieux perpétrés au cours des massacres antichrétiens de 2008 en Orissa, lorsque plus de 400 villages furent « nettoyés » de tous les chrétiens, plus de 5.600 maisons et 296 églises incendiées.

Le nombre des morts s'est élevé à 100 – même si le gouvernement n’en reconnaît que 56 – celui des blessés se comptant en milliers, plusieurs femmes ayant été violées alors que 56.000 personnes, femmes et enfants compris, demeurèrent sans abri.

Sr Meena travaillait avec le P. Thomas Chellan au centre pastoral Divyajyoti à K Nuagaon, dans le district du Kandhamal, épicentre des attaques, lorsqu’un groupe d’une cinquantaine d’hindouistes les ont attaqués le 25 août 2008. La religieuse et le prêtre ont été frappés, puis déshabillés par leurs agresseurs qui les ont forcés à parader nus dans le village.

Après avoir envisagé de brûler vifs les deux chrétiens, ils ont préféré les torturer puis violer la religieuse. Les victimes et les témoins ont rapporté que la police, présente pendant les faits, « n’avait pas bougé », malgré leurs supplications de Sr Meena et du P. Chellan de leur venir en aide.

Selon le "Conseil global des Chrétiens indiens" (GCIC), il s’agit d’une « parodie de justice » attendu que « les neuf criminels étaient clairement impliqués ». « Le verdict de la Cour – affirme Sajan K. George, Président du GCIC – montre l’insensibilité des juges envers ce crime horrible."

L’Eglise catholique a fait part de son « indignation devant une telle injustice » par la voix de Mgr John Barwa, archevêque de Cuttack-Bhubaneshwar, lequel a dénoncé la partialité du tribunal et sa « complicité patente » avec les agresseurs, tous membres du BJP de l’Orissa, alors que l’Inde se prépare aux élections générales dans un contexte très favorable aux hindouistes.

Le cas de Sr Meena est symptomatique de l’impunité dont ont bénéficié les auteurs des attaques antichrétiennes de 2008, poursuit le président du GCIC. Sur plus de 3 000 plaintes déposées par les chrétiens (un chiffre bien inférieur au nombre réel des exactions, les victimes n’osant pas porter plainte par crainte des représailles), seules 1 500 ont été transmises par la police.

Sur ces dernières, 828 ont donné lieu à un procès qui ont abouti à un acquittement des accusés dans 169 de ces cas. Quant aux procédures qui se sont conclues par des condamnations, elles ont été très légères au regard de la gravité des faits (massacres, meurtres, viols, torture, incendies volontaires) ou n’ont toujours pas abouti (report des audiences, absence des juges, rétractation des témoins sous la menace, etc.). (source : Mepasie)

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