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du 13 au 15 mars 2014 (semaine 11)
 

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15 mars 2014 - La Martinique
LEVÉE DES SANCTIONS CONTRE CINQ PRÊTRES

Les sanctions imposées par Mgr Michel Méranville, archevêque de Fort-de-France (Martinique), à cinq prêtres de son diocèse ont été levées sans aucune contrepartie, lundi, lors de l’assemblée générale du clergé à La Trinité.

Ces prêtres avaient été interdits d’enseignement et de prédication après que la lettre qu’ils avaient adressée à Rome confidentiellement fin janvier pour émettre des réserves sur la nomination éventuelle du vicaire général, le P. Jean-Max Renard, à la tête du diocèse, et qui avait été divulguée à la presse par un intermédiaire.

Ils avaient écrit à Rome par l'intermédiaire de la nonciature pour signaler des points problématiques entourant la personne du vicaire général, pressenti pour succéder à l’actuel archevêque, Mgr Michel Méranville, 78 ans. Celui-ci les a sanctionnés, suscitant une vague d’indignation parmi les catholiques de l’île.

Ils voulaient alerter le Pape sur la nomination éventuelle, à la tête de ce diocèse insulaire, du vicaire général, le P. Jean-Max Renard, prêtre de la communauté de l’Emmanuel, pressenti pour prendre la succession de l’archevêque, qui a atteint depuis trois ans la limite d’âge. Le courrier était hautement confidentiel, mais le laïc aux bons soins duquel il avait été confié par un cinquième prêtre pour transmission en urgence à Rome l’a divulgué à la presse locale et à des paroissiens,en l’assortissant d’une lettre d’accusations et créant le scandale.

Dans leur lettre les signataires mettaient en cause le P. Renard dans sa manière d’exercer l’autorité et de gérer l’argent diocésain, soulignant également son manque d’expérience pastorale (ordonné en 2002, il n’a été curé de paroisse qu’une année) et s’inquiétaient de comportements ambigus.

Ils demandaient que Rome réfléchisse à un candidat qui fasse davantage l’unanimité. Déjà, il y a trois ans, lorsque Mgr Méranville avait atteint l’âge de la retraite, 75 ans, invités à donner leur avis sur son successeur, ils avaient écrit au nonce, mais la lettre manifestement n’était jamais arrivée.

Mécontent, l’archevêque a pris sa défense dans les médias locaux, le 14 février, et sanctionné les cinq prêtres, les interdisant de prédication et d’enseignement jusqu’à une assemblée générale du clergé prévue le 10 mars.

Dans une lettre aux catholiques de la Martinique, publiée sur le site du diocèse, il épinglait le « mauvais exemple » donné par les cinq prêtres et leur intimait l’ordre de « réparer le mal qu’ils ont pu commettre » : « Déjà gravement blessés par le lynchage médiatique d’un prêtre mis en cause par ses confrères dans le but de lui barrer la route à l’épiscopat, les chrétiens le seraient davantage encore si ces mêmes prêtres continuaient leur ministère sans une demande de pardon à la communauté qu’ils ont scandalisée » , écrivait-il.

Les signataires ne regrettent pas, toutefois, une démarche qui relevait de leur « devoir de conscience », ont-ils justifié dans une mise au point du 23 février.

De son côté, le P. Renard a déploré, toujours sur le site du diocèse, des propos « odieux, outrageants et diffamatoires à l’égard de ma personne » .

L’affaire est d’autant plus délicate que les prêtres incriminés, les PP. Jean-Michel Monconthour, recteur de la cathédrale, Hugues Lafine, curé de Redoute, Gabriel Valard, curé de Coridon, Jean de Coulanges, ancien vicaire général, et Alain Ransay, curé de Saint-Christophe à Fort-de-France, sont appréciés et reconnus pour leur intégrité.

Les sanctions à leur encontre ont suscité l’exaspération et plus de 700 catholiques se sont rassemblés le 22 février pour une marche silencieuse à Fort-de-France. Des fidèles ont annoncé une mobilisation dans la prière le 10 mars, jour de la rencontre entre l’archevêque et les cinq prêtres. « La sagesse voudrait que le pape nomme un évêque extérieur à l’île, le temps d’assainir le climat du diocèse » , glisse un prêtre qui ajoute : " Le pape qui veut assainir l’église doit commencer par la Martinique. " (source : AFP)

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