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du 13 au 15 mars 2014 (semaine 11)
 

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15 mars 2014 - Concile panorthodoxe
CONSENSUS ET UNANIMITÉ, ET NON PAS SEULEMENT MAJORITÉ

En évoquant la façon dont l’Église orthodoxe russe envisage la préparation du Concile panorthodoxe, le Patriarche Kirill a rappelé que le processus préconciliaire entamé à la conférence de Rhodes en 1961, partait du principe de consensus.

Lors du Concile épiscopal de Moscou en 2013
, en effet les participants de ce concile s’étaient dit convaincus de ce que les décisions prises pendant le futur Concile panorthodoxe devraient l’être sur la base de l’expression de la volonté de toutes les Églises locales et non à la majorité des voix.

Le règlement et l’ordre du jour du Concile panorthodoxe, ses principes, le protocole des offices liturgiques et des réunions, les projets de documents conciliaires devraient être donc approuvés à l’avance par toutes les Églises orthodoxes locales.

« Les hiérarques de l’Église russe estiment que la préparation du Concile panorthodoxe doit supposer une large discussion des décrets en préparation et se distinguer par un souci particulier de la pureté de la doctrine orthodoxe.

Les
membres du Concile épiscopal de Moscou estiment nécessaire que le présidium du Concile panorthodoxe soit composé des Primats de toutes les Églises orthodoxes locales et que l’épiscopat de chaque Église soit représenté au maximum » affirment les décrets du Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe.

Ce principe y avait été énoncé à l’initiative du Patriarcat de Constantinople. C’est sur cette base que la liste des points à l’ordre du jour, le règlement des travaux des conférences préconciliaires panorthodoxes et les projets de décisions sur huit des dix thèmes soulevés au Concile avaient été adoptés. « Le principe de consensus a démontré son efficacité, et il serait contre-productif et extrêmement dangereux d’y renoncer pendant la préparation du Concile » avait assuré le Primat de l’Église orthodoxe.

Remarquant que les conférences épiscopales de la diaspora fonctionnaient également par consensus, le Patriarche a souligné : « C’est le principe grâce auquel l’unité de l’Église est préservée dans les conditions historiques actuelles ».
« Proposer au Concile des thèmes non approuvés à l’avance signifie le transformer en un lieu de divisions, faire peser une menace sur l’unité de l’Église, complexifier la réception des décrets conciliaires dans nos Églises locales.

Or le Patriarche de Moscou rappelle le : " Notre objectif est de manifester l’unité de l’Église sur les questions qui inquiètent le monde orthodoxe. La voix de chaque Église, indépendamment de sa taille et de son ancienneté historique, doit être entendue.

Le Concile panorthodoxe doit être un lieu où l’Esprit Saint manifeste Sa présence dans la concorde ecclésiale, où est impossible la soumission tyrannique de la minorité à la volonté de la majorité. »

Le Patriarche Kirill désapprouve l’opinion selon laquelle le principe de consensus ralentirait la prise de décisions et la préparation du Concile. « J’estime que la raison de cette lenteur est ailleurs : nous ne possédons pas, malheureusement, de mécanisme suffisamment efficace. Le secrétariat pour la préparation du concile, fondé il y a déjà longtemps et dans lequel devaient siéger des représentants des Églises orthodoxes locales, ne fonctionne pas. L’Église russe a souvent proposé d’envoyer son représentant au secrétariat, mais ses propositions n’ont pas rencontré l’accueil escompté. »

La préparation du Concile doit être active, et pour cela il est nécessaire d’y attirer des forces vives. Il a proposé de créer un organe effectif composé de représentants des Églises locales, qui se réuniraient régulièrement pour y échanger leurs opinions, des documents, y compris en utilisant les moyens de communication modernes qui facilitent grandement la tâche.

« Si nous voulons vraiment convoquer un Concile panorthodoxe, nous devons apprendre à travailler de cette façon » a dit le Primat de l’Église orthodoxe russe, rappelant qu’il restait encore beaucoup à faire aussi bien sur la thématique du Concile, que sur son règlement.

Comme le disait Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée de Constantinople dans son allocution, même les huit thèmes qui ont déjà été travaillés et approuvés ont besoin d’être rediscutés en tenant compte des réalités actuelles.

« Tous les thèmes à l’ordre du jour du Concile doivent être préparés soigneusement ensemble, un accord doit être trouvé sur chacun d’eux. Si nous ne nous entendons pas immédiatement sur certaines questions, il ne faut pas avoir peur de les laisser à l’examen des prochains conciles. Si nous parvenons à préparer convenablement ce Concile, je pense qu’il ne sera pas le dernier » a déclaré le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.


L’Église orthodoxe russe insiste aussi sur le fait que le présidium du Concile panorthodoxe doit se composer des Primats de toutes les Églises orthodoxes locales et être présidé par Sa Sainteté le Patriarche de Constantinople.

« Un présidium se composant des Primats de toutes les Églises, indépendamment de leur taille ou de leur ancienneté, sera une démonstration ostensible de notre ecclésiologie, selon laquelle toute Église orthodoxe locale en communion avec les autres Églises a les mêmes droits qu’elle
.»

Le Patriarche a proposé de mettre en place un Secrétariat renouvelé, composé de représentants des Églises orthodoxes locales, qui retravaillerait les projets de documents en vue du Concile, et élaborerait toutes les questions de procédure, afin de présenter les résultats de leurs travaux à l’examen de la conférence préconciliaire panorthodoxe. Après leur approbation, la conférence pourra proposer une date pour la convocation du Concile. (source : mospat)

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