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19 mars 2014 - France
LES CLOCHES DE NORMANDIE ET LE SENS DU DIMANCHE

Depuis un an, à l'orée du Carême, les cloches sonnent dans la quasi-totalité des églises de Haute-Normandie le samedi à 17 heures, « y compris celles qui n’ont pas de célébration prévue » .

« Nous rappellerons ainsi à la société que commence un jour particulier, sa signification et son importance » , écrivaient les trois évêques de cette région, dans une déclaration commune, en plein débat sur l’utilité d’étendre les dérogations au travail le dimanche, ou au contraire de préserver à cette journée son caractère spécial.

Un an plus tard, tous trois constatent que ce signe, s’il reste discret et même parfois imperceptible par une partie des habitants, s’est installé dans le paysage. « Cela ne révolutionne ni l’Église ni la société » , reconnaît Mgr Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen, qui a découvert cette pratique lors d’un séjour à Munster, en Alsace, où le maire lui-même avait décidé d’utiliser les cloches pour annoncer la pause dominicale. L’archevêque de Rouen y voit un moyen de sensibiliser ses compatriotes à cet « enjeu de défendre le dimanche comme différent » .

Propriétaires des églises, les maires ont dans l’ensemble bien accueilli la proposition. Sur les 500 édiles du diocèse de Rouen auxquels a écrit Mgr Descubes, une poignée a fait état d’une opposition « idéologique » , une autre d’une impossibilité pratique (faute de cloches ou de clochers suffisamment entretenus), mais la plupart ont modifié la programmation des sonneries en conséquence, quelques-unes se déclarant même « très favorables à l’initiative, dans une perspective à la fois individuelle et sociale » .

Pour justifier leur demande, les diocèses hauts-normands ont déployé une argumentation « humaine avant d’être chrétienne » , rappelant qu’à leurs yeux, le dimanche est le jour des activités familiales, sportives, culturelles, « sans contrainte horaire » , et – pour les chrétiens – celui de la célébration de la messe.

Au Havre, certains élus « qui ne partagent pas la foi chrétienne, ont fait savoir combien ils approuvaient cette idée de rappeler que nous ne sommes pas que des instruments de travail, que le travail n’est pas le tout de l’homme » , souligne le vicaire général, le P. Didier Roquigny.

Du côté des fidèles aussi, cette « manifestation, sans ostentation, dans l’espace public » , a remporté « un large consensus » , assure le P. Roquigny. Un samedi après-midi, un prêtre qui célébrait un baptême s’est arrêté quelques instants pour expliquer à l’assemblée le sens de la sonnerie qui venait de se déclencher.

Quelques semaines plus tard, et alors que les cloches de Rouen sonnaient à toute volée, un collaborateur de l’évêque a entendu dans la rue des promeneurs s’interroger sur les raisons de ce carillon. « Tout l’enjeu est qu’ils trouvent autour d’eux des chrétiens pour leur en expliquer le sens » , souligne Mgr Descubes. (source : dioc.rouen)

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