Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 19 au 22 mars 2014 (semaine 12)
 

-
22 mars 2014 - Sri Lanka
ARRESTATION DE DEUX CHRÉTIENS MILITANTS

Ruki Fernando, défenseur des droits de l’homme, et le P. Praveen Mahesan, prêtre catholique, ont été interpellés dans la nuit du 16 mars alors qu’ils enquêtaient dans le nord du Sri Lanka.

Les deux hommes étaient en mission à Kilinochchi, dans le nord de l’île, qui fut l’un des principaux champs de bataille de la guerre civile, afin d’enquêter sur les circonstances de l’arrestation le 13 mars dernier de la militante des droits de l’homme, Balendran Jayakumari, veuve âgée d’une cinquantaine d’années vivant à Kilinochchi, et de sa fille âgée de 13 ans, Vithuskaini.

Jayakumari était un membre actif du Comité des citoyens de Mannar, un regroupement de familles cherchant à collecter des informations sur les disparitions inexpliquées. Le mari et les deux fils aînés de Jayakumari avaient été tués durant la guerre civile, et son plus jeune fils porté disparu en 2009 après la reddition des Tigres tamouls auprès de l’armée sri-lankaise.

Le 13 mars, selon les témoins, une centaine de soldats et de policiers du TID avaient cerné la maison de Balendran Jayakumari et emmené de force la veuve et sa fille, les accusant de « complot terroriste » et de vouloir préparer l’assassinat d’un policier. Aujourd’hui, si Vithuskaini a été libérée, sa mère est toujours détenue dans la prison de Boosa au titre du Prevention of Terrorism Act (PTA), en vertu duquel une personne peut être détenue sans inculpation jusqu'à 18 mois.

Après avoir dans un premier temps nié l’arrestation des deux militants, la police de Kilinochchi a fini par déclarer que le P. Praveen et Ruki Fernando avaient eux aussi été interpellés au titre du PTA pour « s’être comportés de manière suspecte lors de leurs visite auprès des familles de disparus ».

Selon Groundsview, un site d’information indépendant sri-lankais, Ruki Fernando aurait réussi à informer ses collègues par texto de son interpellation, précisant que le P. Parveen et lui étaient incarcérés et interrogés séparément. Le P. Praveen aurait lui aussi pu prévenir par le même moyen sa congrégation des Oblats de Marie Immaculée (OMI), rapporte lde son côté l’agence AsiaNews le 17 mars.

Quant au Lanka Herald de ce mardi 18 mars, il explique que « Ruki Fernando et le P. Praveen ont été arrêtés en tant que « terroristes Tigres tamouls », afin que puisse leur être attribué le traitement spécial » qui prolonge l’habituelle détention pour interrogatoire de 48 heures, à 90 jours voire plus. C’est la même mesure qui a été appliquée à Jayakumari, toujours emprisonnée.

Dès l’annonce de leur arrestation, le 17 mars, l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme, par l’intermédiaire de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), a relayé auprès de plusieurs ONG, dont Amnesty International, un appel à faire pression sur le gouvernement sri-lankais pour que celui relâche les militants.

A l’heure où nous publions cette dépêche, des informations du Sri Lanka Guardian font état d’une possible libération des deux hommes actuellement en cours. (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil