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du 23 au 26 mars 2014 (semaine 13)
 

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26 mars 2014 - Vietnam
UNE DÉTENTE RÉELLE MAIS PARTIELLE

Le s
amedi 22 mars le Pape a reçu en audience le président du parlement vietnamien, Nguyen Sinh Hung. une audience qui s’inscrit dans un climat de relative détente entre le Saint-Siège et le Vietnam.

Le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, est d’ailleurs bien connu des autorités vietnamiennes pour ses missions dans le pays entre 2004 et 2009, lorsqu’il était sous-secrétaire de la Secrétairerie d’Etat pour les Relations avec les Etats.

Sur le terrain, la situation de nombreuses communautés reste difficile mais la communion de la minorité catholique avec Rome est désormais mieux acceptée par les autorités et le catholicisme au Vietnam s’inscrit pleinement dans l’Histoire et dans la culture nationale.

Pour Régis Anouil, rédacteur en chef de la revue "Eglises d’Asie", les choses s’améliorent petit à petit. Il y a une dynamique qui est déjà enclenchée depuis un certain temps qui tient bien sûr à la personne du cardinal Parolin qui suit les affaires vietnamiennes, qui a négocié avec le gouvernement vietnamien tout au long de ces dix dernières années. C’est quelqu’un qui connait très bien le dossier.

On est aussi dans un contexte très différent du contexte chinois. L’Église est unie. Il y a eu des manœuvres, lorsque le pays a été réunifié, pour diviser l’Église. Il y avait eu un front uni qui a été créé auquel quelques prêtres ont adhéré qui a toujours été périphérique par rapport à l’Église. L’Église n’a pas été divisée comme en Chine et c’est ce qui rend la situation très différente.

Aujourd’hui, la situation s’est beaucoup améliorée mais elle n’est pas satisfaisante pour autant. Le rapport américain sur la liberté religieuse dans le monde a pointé un certain nombre de limitations très importantes exercées sur l’ensemble des religions et pas que sur l’Église catholique. Donc, la situation reste difficile sur l’ensemble des droits de l’homme, même si l’on est plus dans des persécutions ouvertes.

" Aujourd’hui,déclare encore Régis Anouil, l’Église peut vivre et s’organiser de manière autonome et libre, dans la mesure où elle organise ses séminaires, la vie religieuse et la vie des diocèses. Néanmoins, il est toujours impossible pour l’Église d’avoir une présence dans le domaine social, éducatif, caritatif alors que cette Église est assez importante au Vietnam puisqu’elle représente au moins 7% de la population vietnamienne.

La foi des Vietnamiens et des catholiques vietnamiens est très forte. L’Église est un foyer de résistance, non pas de la résistance politique mais de résistance intellectuelle, spirituelle à la mise en place du communisme dans ce pays.

La pratique religieuse est très importante et quand on donne un fils ou une fille pour l’Église, lorsqu’on est dans un pays très confucéen, on est dans le cadre où ce sont les parents qui donnent en partie un enfant à l’Église même s’il y a un discernement des vocations sur place. On est dans ce cadre culturel-là.

Il faudra voir si dans les années à venir, les choses ne bougeront pas dans la mesure où le catholicisme au Vietnam est en train de connaitre une mutation. Elle était très largement rurale et organisée autour des villages entièrement chrétiens. Aujourd’hui, du fait de l’exode rural et l’essor urbain, on connait un phénomène d’expansion du catholicisme dans les villes mais qui doit s’organiser différemment de cet esprit de résistance qui caractérisait le clocher catholique au Vietnam.

Il y a donc une nouvelle forme de présence à trouver dans la société, auprès des universités, auprès de la société civile, auprès de ces ensembles urbains considérables qui se développent à Saigon, à Ho Chi Minh mais également à Hanoi et dans les autres grandes villes du pays. (source : Mepasie)


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