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du 27 au 29 mars 2014 (semaine 13)
 

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29 mars 2014 -
A PROPOS DES PROCHAINES CANONISATIONS

La pratique du Pape François est inhabituelle. Il n’y a que Léon XIII qui ait employé cette modalité spéciale. Il ne l’avait fait que pour des personnalités du premier millénaire à la seule exception de saint Sylvestre abbé.

En somme, le Pape François, même s’il aime la simple appellation d’évêque de Rome, exerce pleinement les prérogatives qui lui reviennent en sa qualité de Souverain Pontife de l’Église universelle, y compris en ce qui concerne la politique de canonisations. Or cette politique est particulièrement délicate parce que, d’après la doctrine actuellement en vigueur et en dépit des opinions contraires que l’on trouve chez les théologiens, les canonisations engagent –contrairement aux béatifications – le magistère infaillible de l’Église.
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En effet, lorsque le motu proprio "Ad tuendam fidem" de Jean-Paul II a été promulgué, en 1998, il a été accompagné d’une “Note doctrinale" présentée en annexe et signée par celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger. Dans cette note "les canonisations des saints" sont citées de manière explicite parmi "les doctrines proposées infailliblement" par l’Église "de manière définitive", en même temps que d’autres doctrines telles que l’ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes, l’illicéité de l’euthanasie, l’illicéité de la prostitution et de la fornication, la légitimité de l’élection d’un pape ou de la célébration d’un concile œcuménique, la déclaration de Léon XIII relative à l’invalidité des ordinations anglicanes.

Voilà pourquoi, dans ce domaine, on peut également considérer comme spectaculaire la décision prise par le pape François de procéder à la canonisation de Jean XXIII - elle sera célébrée le 27 avril prochain - selon la procédure ordinaire, mais sans qu’un miracle attribué à l’intercession de celui-ci et survenu après sa béatification ait été vérifié canoniquement.

Il s’agit là d’une dérogation particulièrement éclatante. C’est précisément dans l’exercice de son pouvoir de souverain pontife que François a décidé que pour canoniser Angelo Roncalli, il n’était pas nécessaire, à titre tout à fait exceptionnel, qu’il y ait eu un miracle et que la constante réputation de sainteté qui entoure la personne de Jean XXIII ainsi que la “fama signorum” - c’est-à-dire les grâces qu’on lui attribue et qui continuent à faire l’objet de témoignages, même si aucune d’entre elles n’a été certifiée canoniquement en tant que miracle en bonne et due forme - seraient suffisantes.

En pratique, sur ce point aussi, François a utilisé au maximum le pouvoir pontifical dont il dispose en tant que chef de l’Église universelle, pour prendre une décision qui paraît être sans précédent dans le domaine des causes de canonisation concernant des personnes n’ayant pas subi le martyre. (source : Chiesa)


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