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du 27 au 29 mars 2014 (semaine 13)
 

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29 mars 2014 - Croatie
REHABILITATION DU CARDINAL STEPINAC

Avant sa probable canonisation, l’ancien archevêque de Zagreb fait l’objet d’une étude qui prouve que contrairement à ce dont il a été accusé, il a risqué sa vie pour sauver des juifs.

Esther Gitman, une historienne juive américaine d’origine croate, elle-même sauvée par des catholiques croates, a étudié les archives sur la seconde guerre mondiale, disponibles depuis la chute du régime communiste yougoslave en 1993. Pour elle, Mgr Stepinac, nommé archevêque de la capitale croate en 1937, avait au début sympathisé avec le régime des Oustachis, célébrant pour eux des messes et leur distribuant la communion.

Mais se rendant rapidement compte de l’ignominie de ce régime fasciste, il a néanmoins maintenu une relation civile avec eux pour pouvoir agir plus ou moins « de l’intérieur ». C’est ainsi qu’il a pu se permettre de s’attaquer à eux en leur demandant de changer de politique face aux juifs.

Selon les découvertes de Gitman, c’est dès 1936 qu’il avait organisé un soutien aux juifs, récoltant des fonds pour ceux qui fuyaient les persécutions, essayant d’en convertir certains – ce qui lui fut reproché par la suite – essentiellement dans le but de les sauver.

«Lorsque des juifs ou des chrétiens orthodoxes viennent vous trouver parce que leurs vies sont en danger, et qu'ils demandent de se convertir le plus vite possible au catholicisme, acceptez les…ne demandez pas de connaissances spéciales de leur part, parce que les orthodoxes sont des chrétiens, comme nous, et que la foi juive est la source de la foi chrétienne».

Pour Mgr Stepinac, le rôle et le devoir des chrétiens était avant tout de sauver des vies.

«Lorsque cette folie sera terminée, ceux qui se seront convertis par conviction resteront dans notre Eglise, les autres retourneront à leur foi», affirmait-il.

A la fin de la guerre, il s’opposa au régime communiste qui l’accusa de crimes de guerre et de collaboration avec les nazis. Incompris, il fut condamné et passa cinq années en prison.

Mgr Stepinac devint cardinal en 1952. En 1998, trente-huit ans après sa mort, Jean-Paul II le béatifia en tant que martyr de l’Eglise. Sa canonisation serait en bonne voie après la reconnaissance d’une guérison qui lui est attribuée. Il reste encore à convaincre certains et notamment Yad Vashem, l’organisation israélienne de commémoration de l’holocauste qui le considère toujours comme criminel de guerre et lui refuse le titre de « juste parmi les nations ». (source : KNA)


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