Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 29 mars au 2 avril 2014 (semaine 14)
 

-
2 avril 2014 -
DANS LA COMMISSION POUR LA PROTECTION DE L'ENFANCE

C'est une
«survivante» qui a été nommée dans la Commission, le 22 mars. Marie Collins est une victime d'abus sexuel. Elle fut abusée en 1960 par un aumônier d'hôpital, à l'âge de 13 ans, alors qu'elle séjournait à l'hôpital de Crumlin, à Dublin.

Pour cette Irlandaise, la Commission a besoin d'obtenir des changements concrets pour montrer à d'autres «survivants» que l'Église est bel et bien sérieuse, et qu'il ne s'agit pas là d'une simple opération de relations publiques.

Marie Collins estime que sa première priorité est de voir le Vatican sanctionner les évêques qui ont couvert les prêtres qui ont violé des enfants. Initiatrice d’une fondation portant son nom :"mariecollinsfoundation" et venant en aide aux victimes d’abus sexuels, ele n'a jamais ménagé ses critiques vis-à-vis de ce qu'elle appelle l'inaction de l'Église catholique face à ce fléau.

Pour cette militante, cela ne sert à rien d'avoir mis en place des «programmes de protection des enfants 'plaqués or'» s'il n'y a pas de sanctions contre un évêque qui aurait décidé de les ignorer. Dans une interview accordée à l'agence de presse catholique américaine CNS, Marie Collins relève que de nombreuses victimes vont regarder la nouvelle commission du Vatican avec intérêt, même si déjà beaucoup d'entre elles l'ont qualifiée de «pure exercice de relations publiques».

«Les survivants d'abus sexuels ne pourront se satisfaire de simples mots ou de promesses, ils ont besoin de voir un vrai changement». Elle regrette que de trop nombreux évêques ayant protégé des prêtres abuseurs ont été autorisés à rester en place et n'ont pas été punis.

Bien qu'elle n'en soit qu'à ses débuts, Marie Collins pense que la Commission fera ses recommandations directement au pape François, sans passer par le filtre des dicastères du Vatican. Elle aimerait voir au sein de la nouvelle Commission l'archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin, réputé pour sa fermeté en matière d'abus sexuels commis par des membres du clergé. Pour elle, c'est un modèle en ce qui concerne la façon dont la protection des enfants doit être traitée à la base.

La militante dublinoise estime que le fait d'avoir appelé une «survivante» dans cette Commission «est un grand pas pour l'Église, mais un pas qui était très nécessaire».

Elle s'est dit «déçue» d'avoir entendu le pape François dire que personne n'avait fait autant que l'Église concernant la question des abus sexuels commis contre les enfants, et regretter que, malgré ses efforts, «l’Église soit la seule à être attaquée».

«Je suis restée catholique, mais non sans beaucoup de difficultés et de la lutte», a déclaré Marie Collins à l'agence catholique CNS. «Il y a eu des périodes où pratiquer ma foi a été impossible. J'ai essayé de séparer l'institution de l'Église de la foi. Ma croyance en Dieu ne s'est pourtant jamais démentie. Être nommée à la Commission n'a rien changé à cet égard». (source : CNS)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil