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du 2 au 5 avril 2014 (semaine 14)
 

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5 avril 2014 - Centrafrique
DEVANT LA DÉGRADATION DE LA SITUATION SÉCURITAIRE

Une attaque par de jeunes musulmans contre un convoi funéraire chrétien aurait notamment fait 20 morts, tandis que harcelés par les anti-balaka», les milices chrétiennes, la survie des musulmans dans ces zones ne semble plus pouvoir être assurée.

L’ONU envisage d'évacuer 19.000 musulmans centrafricains qui, harcelés par les milices chrétiennes, ont déjà fui vers le Nord ou dans les pays voisins.

Nous envisageons, déclare le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), leur évacuation vers des zones plus sûres. » Les musulmans encore présents à Bangui, mais aussi à Boda, Carnot et Berberati (ouest de Bangui) et à Bossangoa (nord de Bangui) seraient concernés.

En général, le HCR ne pratique pas d’évacuation, « mais leur situation est devenue trop grave », juge Fatoumata Lejeune-Kaba. Harcelés par les « anti-balaka », des milices chrétiennes, la survie des musulmans dans ces zones ne semble plus pouvoir être assurée.

Le HCR étudie la possibilité d’une réinstallation de ces populations à Kabo et Moyen Sido, dans le nord du pays. « Mais les habitants craignent que l’arrivée de musulmans n’attire les anti-balaka dans une région pour le moment assez épargnée », précise Fatoumata Lejeune-Kaba. Des contacts ont été pris avec les soldats africains de la Misca et les forces françaises de l’opération Sangaris pour que ces localités, ainsi que les convois, soient sécurisés.

Composée en majorité de musulmans, la coalition Séléka, au pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014, a été accusée de nombreuses exactions, notamment contre la majorité chrétienne. L’intervention de l’armée française en décembre puis la démission de son chef Michel Djotodia de la présidence du pays le 10 janvier l’ont considérablement affaiblie.

« La Séléka ne fait plus le poids face aux anti-balaka », juge Fatoumata Lejeune-Kaba. Mais les 2 000 soldats français et les 6.000 soldats africains peinent à sécuriser un pays de 600.000 km2 où l’État est totalement défaillant. Les 1.000 soldats européens qui doivent bientôt rejoindre le pays risquent de ne pas suffire. Ceci d'autant plus que les forces tchadiennes quittent le pays.

Seules les Églises s’impliquent réellement dans la réconciliation. Elles accueillent des musulmans, organisent des réunions pour calmer les esprits. » Elles soutiennent la chef de l'État. A la veille du sommet UEAfrique de Bruxelles, la présidente de transition Catherine Samba Panza a tendu la main aux antibalaka. « Ma volonté est d’ouvrir une écoute en direction des antibalaka pour savoir ce qu’on peut faire ensemble pour que ce pays qui a tant souffert et est en état de délabrement total puisse être relevé avec le concours de tous les fils et filles de ce pays, y compris les antibalaka. » (source : Allafrica)


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