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du 2 au 5 avril 2014 (semaine 14)
 

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5 avril 2014 - USA
UNE MESSE AUX FRONTIÈRES DES MIGRATIONS

Les évêques américains et mexicains ont décidé d’unir leurs forces pour attirer l’attention sur la situation dramatique des migrants clandestins qui passent la frontière entre les deux Etats, au risque de leur vie, dans l’espoir d’une vie meilleure.

A l’initiative du Comité pour les migrations de la Conférence des évêques des Etats-Unis, des évêques américains et mexicains se sont rencontrés cette semaine dans l’Etat de l’Arizona, à la frontière entre les deux pays, fermée sur une large partie de sa longueur par un mur, parfois renforcé de fils barbelés. Les promoteurs de cette initiative souhaitaient mettre l’accent sur la souffrance causée par un système migratoire ruineux et sous-estimé.

En effet, quelque 40.000 migrants illégaux sont actuellement détenus dans les prisons américaines, ce qui représente un coût de 2 milliards de dollars pour les contribuables américains. Sans parler des nombreuses personnes qui trouvent la mort en traversant la frontière. Chaque année, en moyenne, 400 cadavres sont retrouvés dans cette zone.

La semaine dernière, les autorités mexicaines ont encore récupéré 370 enfants qui voyageaient seuls ou par petits groupes, sans la présence visible d’adultes. Sur ce nombre, 163 ont été abandonnés par leurs guides qui les ont laissés tomber après avoir été payés entre 3.000 et 5.000 dollars. « Les enfants montraient des signes de fatigue extrême, avaient des blessures aux pieds, souffraient de déshydratation, étaient déboussolés et ne savaient plus où ils avaient été abandonnés », précise l’Institut national de la migration.

D’après ce dernier, le phénomène des enfants migrants qui voyagent seuls a considérablement augmenté ces dernières années. Il y a eu 4.160 enfants arrêtés en 2011, 6.107 en 2012 et 9.893 en 2013.

Le plus étonnant, c’est que, malgré l’augmentation du nombre de victimes, malgré les caméras de surveillance, les douaniers aux aguets et la multiplication des patrouilles, les bandes armées de trafiquants, et le flot incessant de migrants ne tarit pas. Ils viennent généralement du Salvador, du Guatemala, du Honduras et du Mexique.

C’est en mémoire des milliers de personnes mortes en cherchant une vie meilleure et pour toutes celles et tous ceux qui continuent à prendre ce risque que, le 1er avril dernier, les évêques des Etats-Unis et du Mexique ont célébré une eucharistie sur la frontière. Soit quelques jours après la visite très médiatique du président américain Barack Obama au Vatican, au cours de laquelle la question migratoire a été abordée.

La messe était présidée par le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston. Suivant l’exemple du pape François à Lampedusa, qui y avait dénoncé « la mondialisation de l’indifférence », il a répété dans son homélie que l’Eglise doit aller « vers les périphéries pour chercher notre prochain dans des lieux de la souffrance et de l’obscurité ». « Nous sommes là pour redécouvrir notre identité comme fils de Dieu, et découvrir ainsi qui est notre prochain, qui sont notre frère et notre sœur.

" Nous devrions nous identifier un tant soit peu à ces groupes de migrants qui cherchent à entrer dans notre pays », a-t-il conseillé aux fidèles, rappelant que les Etats-Unis sont un pays de migrants.

Durant la célébration, l’archevêque de Boston et l’évêque de Tucson, Mgr Gerald Kicanas, ont distribué la communion à travers la clôture des barbelés aux fidèles situés du côté mexicain. Auparavant, le cardinal O’Malley avait déposé une couronne à la mémoire des victimes de l’immigration le long de la barrière de 3 000 km installée entre les deux pays; (source : CNS)


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