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9 avril 2014 - France
LE MUSÉE DU LOUVRE RENONCE AUX ARTS DE BYZANCE
L’annulation du projet « Créer au Louvre un département consacré aux arts des chrétientés d’Orient, des empires byzantins et slaves » : avait été entérinée, dans la discrétion, il y a un an par le nouveau président du musée.
Jean-Luc Martinez, a pris cette décision sans attendre, et ce, en accord avec le ministère de la culture. Le Louvre renonce au département des arts chrétiens de Byzance.
Il faut dire que « Créer au Louvre un département consacré aux arts des chrétientés d’Orient, des empires byzantins et slaves » avait un handicap : c’était le vœu exprimé par l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, le 7 janvier 2010.
D’autres conservateurs s’inquiétaient d’un regroupement des œuvres en fonction de critères religieux. Ce à quoi Henri Loyrette répondait qu’il s’agissait « d’une approche civilisationnelle et non pas confessionnelle », fondée sur un empire et « des royaumes chrétiens qui furent des entités politiques, de la Sainte Russie à Chypre en passant par l’Arménie ». Cette réalité historique est d’ailleurs celle exposée dans plusieurs grands musées étrangers.
« Les collections byzantines du Louvre constituent un des tout premiers ensembles sur le plan international », pouvait-on lire dans le projet scientifique de ce IXème département. « Elles rivalisent en importance avec celles du Dumbarton Oaks Museum à Washington, du Bode Museum à Berlin et même des musées byzantins d’Athènes et de Thessalonique, et l’emportent sur les collections du British Museum ou du Metropolitan Museum de New York… »
La démarche du projet Martinez nous met en arrière.
« À l’heure actuelle, ne doit-on pas déplorer que la France ait une politique culturelle trop frileuse envers des pays profondément marqués par le christianisme oriental d’époques byzantine et post-byzantine que notre Moyen Âge occidental a reçu en héritage ? », s’interroge Marie-Hélène Rutschowscaya, conservateur général honoraire, ancienne responsable de la section copte du Louvre. « Les événements dramatiques que nous connaissons actuellement au Proche-Orient et en Europe de l’Est devraient nous inciter à être plus attentifs et à développer des liens culturels pérennes », conclut-elle.
Henri Loyrette, alors président du Louvre, avait initié ce projet, dans la foulée du nouveau département des arts de l’Islam au sein de ce musée à vocation universelle. « L’idée d’un autre département dédié aux arts de Byzance et des chrétientés d’Orient s’imposait ensuite très logiquement », avait-il expliqué.
Finalement, cela ne se fera pas, précise le nouveau président du Louvre. Simplement, je veux d’abord mener à bien le projet de réaménagement de la pyramide pour améliorer l’accueil du public. Les travaux commenceront en juillet et dureront deux ans. Ensuite seulement, c’est-à-dire à partir de 2017, nous rénoverons les salles d’art romain et d’art étrusque. Puis nous regrouperons les objets byzantins et post-byzantins. » (source : La Croix)
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