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du 10 au 13 avril 2014 (semaine 15)
 

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13 avril 2014
- Rwanda
VINGT ANS APRES LE GENOCIDE, L’EGLISE S’IMPLIQUE DANS LE PARDON

Pour le secrétaire de la conférence épiscopale, le P. Célestin Hakizimana, l’Eglise essaie de contribuer à la réconciliation, loin des polémiques autour de son rôle historique. « Nous tentons de vivre les commémorations comme des adultes.

Les Rwandais portent encore les cicatrices profondes de leurs blessures, mais elles saignent toujours si nous nous faisons du mal ». C’est ainsi que le P. Hakizimana décrit la manière dont les chrétiens essaient d’aborder ce 20ème anniversaire d’un des plus grands génocides des temps modernes.

Sur le rôle spécifique de l’Eglise, il insiste sur le travail mené par les commissions « Justice et Paix » qui ont, dit-il, « favorisé le dialogue entre voisins, entre bourreaux et victimes et entre ethnies afin que les vérités individuelles puissent être entendues ».

Ce travail là semble même servir d’exemple au gouvernement pour sa propre approche du problème. Ce qui est important, c’est que l’Eglise fasse un travail beaucoup plus en profondeur que les tribunaux. Devant ces derniers, beaucoup ont demandé pardon, surtout par peur d’un jugement sévère. « Ce n’était que des pardons téléguidés ».

L’Eglise va plus loin. Plus loin que la justice, plus loin que les psychologues, plus loin que les politiciens : « Elle travaille sur la conversion intérieure : il s’agit d’ouvrir en soi un nouvel espace pour accueillir l’autre quel qu’il soit. C’est là que survient le seul pardon véritable, mais il est rare ».

Il faut être deux pour une « opération » comme le pardon. Généralement c’est à la victime d’e prendre l’initiative. Elle attend ce pardon du bourreau « pour achever son parcours intérieur ». Mais ce n’est pas chose facile, car le bourreau est souvent replié sur lui-même, emprisonné dans sa honte.

Mais on y arrive quand même : le Père Hakizimana cite le cas où les enfants d’un génocidaire et d’une rescapée se sont mariés après un travail étonnant fait par le prêtre de la paroisse. Il est arrivé à ce que 150 personnes aient demandé pardon.

L’Eglise elle-même a essayé de faire ce parcours en reconnaissant la part prise par certains de ses membres dans les tueries. Aujourd’hui elle essaie de prendre le recul nécessaire face à la politique. (source : Cathobel)

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