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du 14 au 19 avril 2014 (semaine 16)
 

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19 avril 2014 - Myanmar
OPPOSITION DE L'ÉGLISE À CETTE NOUVELLE LOI

L'Eglise catholique, tout comme la militante Aung San Suu Kyi, ont manifesté leur désaccord face à un projet de loi sur la liberté religieuse au Myanmar. Le texte, promu par des bouddhistes intégristes, peut devenir discrimination.

C'est à la demande du président du Myanmar, Thein Sein, que le Parlement a examiné le projet de loi sur la liberté religieuse. Officiellement, la mesure devait servir à protéger la minorité musulmane, victime de violences. Le texte limite les mariages interreligieux et les conversions d’une foi à une autre, interdisant par ailleurs la polygamie et promouvant un contrôle des naissances.

La proposition de Thein Sein fait suite à une pétition présentée par un mouvement des moines bouddhistes signée par plus de 1,3 million de personnes dans le but de "protéger la race et la religion de la nation à majorité bouddhiste". Le groupe promoteur est le "Mouvement 969", qui organise depuis des mois des manifestations de haine et des violences contre des musulmans birmans, accusés de représenter une menace pour le pays.

La proposition de loi a rencontré des oppositions au plan politique et religieux. La célèbre militante Aung San Suu Kyi, responsable de la Ligue nationale pour la démocratie, a affirmé que le projet de loi discriminait les femmes et violait les droits fondamentaux et les libertés personnelles.

Mgr Charles Maung Bo, archevêque de Yangon, se montre également en désaccord avec le projet. Il a demandé à l’Etat de "ne pas interférer avec le droit individuel de choisir sa propre religion". La proposition de loi, affirme-t-il, "limite la liberté religieuse au Myanmar à un moment où les citoyens gagnent la liberté dans d’autres secteurs. La conversion est un fait de conscience que personne ne peut forcer".

La proposition de loi, en prévoyant des restrictions aux mariages interreligieux, "compromettrait la libre décision d’une femme de fonder une famille", poursuit l’archevêque, tout en soulignant la campagne de haine conduite contre les musulmans birmans, et en invitant la population à l’harmonie religieuse.

La Constitution du Myanmar accorde une "position spéciale" au bouddhisme en tant que foi professée par la majorité de la population, mais elle reconnaît également d’autres religions telles que le christianisme, l’islam, l’hindouisme et l’animisme. (source : Fides)


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