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du 20 au 24 avril 2014 (semaine 16)
 

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24 avril 2014 -
Bangladesh
LES ATTAQUES ANTICHRÉTIENNES REPRENNENT À DACCA

Dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 avril, la maison d’une famille chrétienne a été incendiée dans le village de Bhajati South. Le feu, que la police a certifié être d’origine criminelle, a réduit l’habitation en cendres, sans heureusement faire de victimes.

Ce fait divers aurait pu passer inaperçu s’il ne s’était agi de la maison de la famille d’une fillette chrétienne qui avait été violée et tuée par un groupe d’islamistes il y a six ans déjà.

Le village, qui dépend de la paroisse de Tumilia, située sur le territoire de l’archidiocèse de Dacca, subit régulièrement les exactions des extrémistes musulmans. En juin 2013, l’église de la paroisse avait été attaquée et ses prêtres frappés avec violence par un groupe « non identifié » par les forces de l’ordre, mais qui avait proféré des menaces à l’encontre des chrétiens de la région.

Le 30 avril 2008, Bituny Asru D’ Silva, alors âgée de 14 ans, avait été violée avec sa mère dans cette maison qui a été cette nuit détruite par le feu. Les agresseurs - un groupe de jeunes islamistes – avaient avant de s’enfuir, empoisonné la fillette laquelle avait été transportée d’urgence à l’hôpital. Peu après, les criminels réussissaient à pénétrer dans l’unité de soins intensifs où Bituny Asru était soignée, et la tuaient.

Le meurtre de la jeune fille avait provoqué une onde de choc au Bangladesh, faisant la Une des journaux locaux.

Le 7 juin suivant, une grande manifestation interreligieuse s’était tenue à Tumilia, où la Bangladesh Christian Association (BCA), avait rassemblé des centaines de chrétiens, d’hindous et de musulmans, afin de réclamer que les autorités recherchent et arrêtent les coupables.

Mais la médiatisation de l’affaire avait eu pour conséquence de mettre davantage en avant la famille de la victime - qui avait publiquement exprimé sa douleur et demandé justice, - l'exposant à des menaces de mort répétées, lesquells avaient fini par l’obliger à fuir le village et à se cacher à l’étranger.

Les chrétiens (essentiellement catholiques) sont très minoritaires au Bangladesh – où ils ne représentent que quelque 2 % de la population, face à une communauté musulmane majoritaire à près de 80 %.
Près de six ans après le drame, le propriétaire de la maison et grand-père de la jeune Bituny Asru, Albert D’Silva, venait tout juste de revenir au Bangladesh, avec le reste de la famille.

« Nous ne savons pas qui est à l’origine de cet acte, mais nous demandons justice et protection ; tout recommence [après toutes ces années], et nous sommes à nouveau pourchassés ; nous vivons sans cesse dans la peur », rapporte-t-il ce mardi 22 avril à l’agence AsiaNews.

« Les musulmans fondamentalistes sont très puissants dans la région », explique le P. Kamal Corraya curé de l’église St Joseph à Dharendra. Le prêtre rapporte que de nombreux cas d’attaques, de vols et d’actes de vandalisme de toutes sortes se produisent régulièrement dans l’archidiocèse de Dacca.

Selon les observateurs locaux, le phénomène est même en augmentation constante, se renforçant des fréquents litiges concernant la propriété des terres, essentiellement alimentés par les exactions et expropriations forcées perpétrées à l’encontre des adivasi chrétiens par la communauté bengalie musulmane majoritaire. (source : Mepasie)

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