Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 29 avril au 2 mai 2014 (semaine 17)
 

-
1 mai 2014 -
DISCRÈTES RÉSISTANCES DANS LA CURIE

Il se dit que des
responsables au sein de l’administration vaticane cherchent à freiner la réorganisation en cours. Le bruit qui court depuis le début du nouveau pontificat n'est pas nouveau.

Dernière illustration qui soulève quelques remous à la session de travail en cours du « C8 », à l’ordre du jour – et sans doute aussi de la prochaine session début juillet – figure la rationalisation des douze conseils pontificaux, les dicastères (équivalent de petits ministères) qui, avec neuf congrégations (doctrine de la foi, cause des saints, culte divin,…), constituent la Curie.

Le nombre élevé de ces conseils, l’enchevêtrement de leurs champs de compétence et leur manque de coordination ont été épinglés, en particulier lors des débats précédant le dernier conclave. Par exemple, ceux traitant des questions sociales, comme la santé, les migrants, « Cor unum » (œuvrant contre la misère) et « Justice et Paix », pourraient fusionner. Du moins être réunis sous un même pôle, doté d’un coordonnateur.

Mais, en pratique, aucun chef de dicastère ne souhaite voir disparaître le sien. « Notre président prend tout ce qu’il peut comme initiative pour se montrer incontournable », observe en souriant un prélat travaillant dans un conseil pontifical. Un zèle pour mieux résister à l’allégement des structures romaines voulu par le pape François.

D’autres s’adressent directement aux proches du nouveau pape pour défendre leur administration. Tel le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, venant trouver le cardinal Oscar Maradiaga, le coordonnateur du « C8 », lors de leur dernière session, pour tenter de préserver dans son dicastère des prérogatives financières.

La réunification de celles-ci au sein d’un tout nouveau « Secrétariat pour l’économie » aura vu des freins s’exercer depuis la Secrétairerie d’État, toute-puissante sous Benoît XVI. Selon plusieurs sources, le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a reçu des pressions de ses équipes pour tenter, en vain, de ne pas perdre le contrôle des finances au profit du nouveau secrétaire pour l’économie, le cardinal australien George Pell.

Mais la résistance parmi la Curie ne se concentre pas seulement sur la réforme dont elle fait l’objet. Elle vise le pape François lui-même, dont le style et les manières sont loin de faire l’unanimité. « Critiquer le pape, cela ne se fait pas normalement quand on travaille au Saint-Siège », relève une source y collaborant. Par exemple, la semaine entière de retraite en silence en début de Carême, imposée hors de Rome par le pape, n’a pas convaincu tous les présents. Jusqu’alors, ils étaient plutôt habitués à accommoder un bref temps spirituel avec leur agenda de travail.

Au-delà de ces initiatives, les critiques internes envers le nouveau pape touchent aussi le fond. Et pas seulement au sein de la Curie. Le consistoire extraordinaire sur la famille convoqué fin février dernier par le pape l’a illustré. La division des cardinaux, qui y ont principalement débattu de la question de l’accès aux sacrements des divorcés remariés, montre leur hésitation avant de suivre le pape sur le chemin d’une évolution en la matière.

Dans cette ambiance, le pape François, lui, avance lentement mais sûrement. « Il ne brusque rien. Il a reconduit beaucoup de monde. Il est convaincu du bien-fondé des réformes et ressent depuis son élection une attente du reste de l’Église à cet égard », assure Michel Roy, secrétaire général de Caritas. « Il est devenu très difficile de résister à ce pape, estime le P. Muller, car si Benoît XVI était seul, François s’est mis le peuple avec lui, qui fait sa force. » (source : FPIC)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil