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du 7 au 10 mai 2014 (semaine 19)
 

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10 mai 2014 - Centrafrique
LA RÉCONCILIATION SEMBLE DEVENIR IMPOSSIBLE

Malgré la volonté de la nouvelle chef de l'État de transition de Centrafrique, Catherine Samba Panza, en fonction depuis le 23 janvier 2014, d'aller vers une réconciliation entre chrétiens et musulmans, la situation ne parvient pas à trouver d'issue.

La présidente peu après son élection avait d'ailleurs déclaré à ce sujet : « J'hérite d'un pays au bord du gouffre avec une insécurité généralisée, l'absence de l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire national, une catastrophe humanitaire sans précédent ». Plus de trois mois après son élection, la situation n'a eu de cesse de s'enliser et ce, malgré les efforts des forces internationales.

Le lundi 5 mai, un journaliste centrafricain de la radio protestante "Voix de la Grâce", René Padou, est mort après s'être fait tirer dessus alors qu'il se trouvait chez lui. Motif : vengeance de musulmans résidant dans un quartier voisin du « PK-5 » - dernière enclave musulmane de la capitale Bangui - qui, suite à l'assassinat d'un des leurs, ont décidé d'aller de maisons en maisons afin de tuer des chrétiens.

Car les exactions des uns sont en réponse aux exactions des autres. Les chrétiens se réfugient dans des camps de fortune, comme par exemple à Bouca où 4.000 chrétiens vivent depuis sept mois dans une précarité inquiétante et sont terrorisés quotidiennement par la Séléka - coalition à majorité musulmane. Du côté des musulmans, on accuse une perte d'une quarantaine de musulmans tués par les anti-balaka (groupe d'autodéfense majoritairement chrétien et favorable à l'ancien régime renversé en 2013).

A Bangui (nord-ouest), la minorité musulmane, accusée d'avoir été proche de l'ex-rébellion Séléka, constitue la cible des milices chrétiennes anti-balaka. Les musulmans fuient massivement vers le nord et l'est du pays voire même vers les pays limitrophes. Ainsi, dimanche 27 avril, quelque 1.300 musulmans sont partis au sein d'un convoi escorté par la MISCA ( Mission de soutien à la Centrafrique) à destination du nord.Toujours selon l'AFP, plus de 90% des 60 à 80.000 musulmans qui vivaient à Bangui ont fui la capitale.

A Bambari, des leaders chrétiens et musulmans ont lancé une plate-forme de dialogue et une radio multi-confessionnelle pour promouvoir le dialogue interreligieux mais les crimes commis par la Séléka sont encore bien présents dans les mémoires de la communauté chrétienne.

Pour l'Abbé Firmin, le fait que les anti-balaka se rapprochent de Bambari creuse un peu plus le fossé entre les deux communautés. Et le chef du comité islamique de Bambari a mis en garde : « Nous ne partirons pas. Il y a des Balaka (machettes) dans tous les magasins. On ira aussi en acheter » .

Pour le gouvernement, le problème n'est pas religieux. La ministre de la Réconciliation, Antoinette Montaigne, dénonce une volonté de la part des personnes interviewées de plaire aux journalistes étrangers : « Vous êtes assimilées à des personnes attirées par le religieux. C'est pour cela qu'on vous sert cela » avant de conclure par « à moi, personne n'en parle ». (source : AFP et Jeune-Afrique)

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