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du 7 au 10 mai 2014 (semaine 19)
 

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10 mai 2014 -
ROBERT SCHUMANN, LA POLITIQUE CHEMIN DE SAINTETÉ

"La démocratie est née le jour où l'homme a été appelé à réaliser dans sa vie temporelle la dignité de la personne humaine dans sa liberté individuelle, dans le respect des droits de chacun et par la pratique de l'amour fraternel à l'égard de tous".

Tel est le message de Robert Schuman, l'un des Pères de l'Europe. "L'unité spirituelle a été inscrite comme une vérité primordiale, qui justifie l'action entreprise en commun. Cette vérité doit inspirer et guider toute la politique européenne" écrivait
celui qui est plus que jamais d’actualité, à l’heure où l’engagement politique, européen et national, souffre d’un discrédit.
Cinquante ans après sa mort, le 4 septembre 1963, la figure du « père de l’Europe » est plus que jamais d’actualité. Le 9 mai 1950, il annonçait la mise en commun des productions de charbon et d’acier de l’Allemagne et de la France, établissant ainsi les bases de l’Europe communautaire.

Ce qui n’aurait jamais été possible sans Robert Schuman et sa déclaration du 9 mai 1950, annonçant la mise en commun, autour d’institutions pérennes.

Pourtant, peu de jeunes Européens savent l’importance de Robert Schuman. Celui-ci reste « peu connu », regrette Guy Villaros, vice-président de l’Institut Saint-Benoît patron de l’Europe, fondé en 1988 pour soutenir la cause de béatification de l’homme d’État chrétien qui se fit traiter de « boche » à la Chambre des députés pour avoir eu le courage, cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, de tendre la main au chancelier allemand Konrad Adenauer.

De même, dans le monde politique, ils sont bien peu à se réclamer de Robert Schuman. Cet oubli n’a rien d’étonnant, selon Guy Villaros, alors que « le fossé n’a jamais été aussi abyssal entre sainteté et politique ». Ils semblent bien rares, à ses yeux, les hommes politiques qui partagent aujourd’hui la discrétion et l’humilité de ce ministre de la IVe République qui « vivait l’Évangile au jour le jour dans le service désintéressé du bien commun ».

« Ce qu’il nous faut, ce sont deux ou trois dirigeants qui empoignent leur bâton de pèlerin pour faire renaître le bon vieil esprit », prescrit ainsi Jacques Delors pour sortir de l’actuelle crise de l’Europe.

Car, comme l’écrit le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, « Robert Schuman nous rappelle que le seul motif justifiant qu’un homme puisse exercer un quelconque pouvoir sur un autre homme, c’est le service de celui-ci ».

Le procès diocésain en vue de sa béatification a été clôturé. Robert Schuman n'a pas eu à suivre les incitations de l'ambition personnelle. C'est l'évêque de Metz, Mgr Benzler, un allemand, qui, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'engagea à entrer en politique pour défendre les intérêts des catholiques lorrains au sein d'une république réputée anticléricale.

Il s'acquittait de ses tâches comme d'un apostolat, note André Philip, député socialiste et plusieurs fois membre de gouvernement de la IVe République : « Ce qui m'a frappé en lui, c'était le rayonnement de sa vie intérieure ; on était devant un homme consacré... d'une totale sincérité et humilité intellectuelle, qui ne cherchait qu'à servir, là et au moment où il se sentait appelé.

Il restera dans la mémoire de ceux qui l'ont connu comme le type du vrai démocrate, imaginatif et créateur, combatif dans sa douceur, toujours respectueux de l'homme, fidèle à une vocation intime qui donnait le sens à la vie. » L'Europe occidentale lui doit plus d'un demi-siècle de paix, a déclaré Mgr Pierre Raffin. (source FPIC)


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