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du 26 au 28 mai 2014 (semaine 22)
 

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26 mai 2014 -
NE CRAIGNEZ-VOUS PAS DES ÉCHECS


Vous êtes devenu un leader spirituel et aussi un leader politique, et vous avez suscité beaucoup d’attentes, dans l’Eglise comme dans la communauté internationale, notamment sur la question de la communion des personnes divorcées remariées, et puis cette médiation avec la rencontre au Vatican, est-ce que vous ne craignez pas des échecs en ayant ouvert tellement de fronts?

Je commence par une clarification sur cette rencontre au Vatican. Ce sera une rencontre de prière. Ce ne sera pas pour faire une médiation ou pour chercher des solutions. Non, nous nous réunirons pour prier, seulement. Et ensuite, chacun retournera à la maison. Je pense que la prière est importante. Prier ensemble. Sans faire d’autres discussions, cela aide.

Peut-être me suis-je mal exprimé avant pour dire comment cela se passerait. Ce sera une rencontre de prière. Il y aura un rabbin, il y aura un musulman et moi. J’ai demandé - je crois que je peux le dire - au Custode de Terre Sainte d’organiser un peu les choses sur le plan pratique.

Et puis, deuxièmement, merci pour la question sur les divorcés (remariés, ndlr). Le synode sera sur la famille, sur le problème de la famille, sur les richesses de la famille, sur la situation actuelle de la famille. L’intervention préliminaire du cardinal Kasper avait cinq chapitres, dont quatre sur la famille, les choses belles de la famille, les fondements théologiques, et quelques questions familiales. Et puis, dans le chapitre 5, le problème pastoral des séparations, des nullités matrimoniales, des divorcés, et dans ce problème s’insère la question de la communion.

Et je n’ai pas aimé que de nombreuses de personnes, y compris d’Eglise, des prêtres, aient dit :“ah, le synode, pour donner la communion aux divorcés remariés“. Et ils ne sont allés que là. J’ai vu combien tout se réduisait à une casuistique. Non, la chose est plus large.

Aujourd’hui, nous le savons tous, la famille est en crise. Elle est en crise mondiale. Les jeunes ne veulent pas se marier, ou ils ne le font pas, ou ils vivent ensemble. Le mariage est en crise, la famille aussi. Et je ne voudrais pas que nous tombions dans cette casuistique: " on peut, on ne peut pas."

Pour cela je vous remercie encore d’avoir posé la question, parce que cela me donne l’opportunité de clarifier tout cela. Le problème pastoral de la famille est très, très large. Et l’on doit étudier cas par cas. Le pape Benoît XVI a dit une chose trois fois sur les divorcés remariés qui m’aide beaucoup. Une fois dans le Haut Adige, une fois à Milan et lors de l’ultime consistoire public: étudier les procédures de nullité matrimoniale parce que certaines peuvent être expédiées ou sont pour quelques personnes, étudier la foi avec laquelle la personne va se marier, et clarifier que les divorcés ne sont pas excommuniés et sont très souvent traités comme des excommuniés.

C’est une question grave. Voilà pour la casuistique de ce problème. Le synode sera sur la famille, les richesses, les problèmes de la famille, solutions, nullité, tout cela et là aussi il y aura des problèmes mais dans l’ensemble.

Et maintenant je voudrais dire, pourquoi ce synode sur la famille. Ce fut une expérience spirituelle très forte pour moi. Mgr Eterovic, alors secrétaire du Synode, est venu me voir durant mon deuxième mois de pontificat avec les trois thèmes que le conseil post-synodal proposait pour le prochain synode. Le premier était très fort et bon: “l’apport de Jésus-Christ à l’homme d’aujourd’hui“. C’était le titre et il était en continuité avec le synode sur l’évangélisation.

J’ai dit oui, et nous avons alors parlé de la réforme de la méthodologie… Et à la fin, j’ai dit, mettons quelque chose de plus: “l’apport de Jésus Christ à l’homme d’aujourd’hui et à la famille"; cela va de soi.

Puis je suis allé à la première réunion post-synodale et il se disait, de plus en plus en plus, lentement, "l’apport de Jésus à la famille" , et ce synode sera sur la famille. Et sans s’en rendre compte, la commission post-synodale a fini par parler de la famille.

Moi, je suis certain que c’est l’Esprit du Seigneur qui nous a guidés jusqu’au choix de ce titre. J’en suis sûr. Parce qu’aujourd’hui, vraiment, la famille a besoin de tant d’aide pastorale.

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