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FlashPress - Infocatho
du 26 au 28 mai 2014 (semaine 22)
 

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28 mai 2014 -
UN AUTRE VISION DE L'ÉGLISE


Le Pape voulait que ce voyage soit un pèlerinage. Par ses gestes, et même ses silences, il a ouvert les horizons d'une Église qui doit sortir d'elle-même pour aller jusqu'au-dehors. Et cela, il l'a résumé en quelques mots au Cénacle.

" Le Cénacle dit-il aux dernières heures de ces trois journées, le Cénacle enfin nous rappelle la naissance de la nouvelle famille, l’Église, notre sainte mère l’Eglise hiérarchique, constituée par Jésus ressuscité.

La grande famille humaine trouve en elle lumière et force pour marcher et se renouveler, à travers les peines et les épreuves de la vie. " Tous les enfants de Dieu, de tout peuple et de toute langue, tous frères et enfants de l’unique Père qui est dans les cieux, sont invités et appelés à faire partie de cette grande famille."

" C’est l’horizon du Cénacle : l’horizon du Ressuscité et de l’Église... elle revit toujours l’attente d’une effusion nouvelle de l’Esprit Saint : que descende ton Esprit, Seigneur, et qu’il renouvelle la face de la terre (cf. Ps 104, 30) ! "dit-il dans la denière méditation de ce pèlerinage.

Et cette Église vit au milieu des hommes, avec leurs limites, leurs tragédies, alors qu'ils sont à l'image et à la ressemblance du Père, vivifiée par l'haleine de la vie divine, selon l'expression de la méditation de Yad Vashem.

En Terre sainte, le pape François a fait de la politique, mais en religieux. Il a engagé ses moyens spirituels pour une initiative de paix, pour un oecuménisme aux lenteurs parfois décevantes, pour rappeler le devoir de recréer un monde fraternel.

Dans sa conférence de presse au vol retour de Tel-Aviv, lundi soir, le pape François a lui-même clarifié en ce sens la nature de son initiative pour la paix. « Ce ne sera pas pour faire une médiation ou pour chercher des solutions. Non, nous nous réunirons pour prier, seulement » , a-t-il précisé. Même approche, s’agissant du statut de Jérusalem: « Je ne me sens pas compétent pour dire il faut faire ceci ou cela (…). Ce sera la ville de la paix des trois religions. C’est un point de vue religieux. »

Il descend de sa papamobile, pour se recueillir, debout, en silence, devant la barrière de sécurité israélienne, y posant la main et le front. Imprévu au programme, ce geste, rejoint celui face au Mur des lamentations. Avec, autre surprise, une invitation à une prière pour la paix au Vatican faite aux présidents israélien et palestinien.

Et cette embrassade des trois monothéismes, le pape, le rabbin, l'iman, leurs mains sur l'épaule de l'autre. Ces gestes ne sont pas des procédures politiques. Ses réponses aux journalistes durant son retour sont de même. « En entraînant l'Église, le Pape s’est impliqué mais sous une autre forme, celle du spirituel, son outil à lui. » « Il entame une procédure pour que l’Église soit beaucoup plus présente dans le monde, dans la réalité » Et cette procédure a sa source aux jours des bords du Jourdain, sur les chemins de Palestine jusqu'au jour de l'Esprit Saint "sortant l'Église" aux jours du Cénacle.

Durant ce pèlerinage, « François a su être politique en étant religieux, exclusivement religieux » , résume Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient.

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