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Du 29 mai au 1 juin 2014 (semaine 22)
 

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1 juin 2014 - Russie
L'ORTHODOXIE DEVANT L'ÉMERGENCE ET LA DIVERSITÉ

Si
Vladimir Poutine organise une Union eurasiatique, la dimension idéologique n'est pas à oublier, ni la défense des valeurs traditionnelles russes contre la postmodernité occidentale décadente, et l'Orthodoxie est au cœur de ce projet.

En tant que religion séculaire et majoritaire, porteuse de son propre projet de société fondé sur une éthique chrétienne opposée au « relativisme moral », l'Orthodoxie entre dans la défense des valeurs traditionnelles russes et dans la mise en avant d’une identité eurasiatique. Pour rassembler les principales composantes ethnoreligieuses de la société russe, il s’agit de proposer ce dénominateur commun capable de contrer l’islamisme radical tout comme le nationalisme ethnique russe, deux tendances qui s’alimentent mutuellement et menacent la cohésion de la Fédération de Russie.

Ainsi, le projet eurasiatique se situe entre l'Europe occidentale et le monde islamique, ce qui implique à la fois la constitution d’un bloc fortement intégré et dominé par Moscou tout en faisant de la Russie le porte-étendard des « valeurs conservatrices », deux dimensions qui vont à l’encontre de la vision géopolitique et idéologique des élites occidentales.

Les tensions qui en découlent sont désormais assumées par les élites russes pour trois raisons principales : la première renvoie à la conviction d’un déclin relatif de l’Occident et particulièrement de l’Europe (crise économique, crise des valeurs, baisse des dépenses militaires…) qui est accentué par la montée de puissances émergentes.

L’orthodoxie est au cœur de ce projet en tant que religion majoritaire porteuse de son propre projet de société fondé sur une éthique chrétienne opposée au « relativisme moral ». Mais la défense des valeurs traditionnelles et la mise en avant d’une identité eurasiatique sont également censées rassembler les principales composantes ethnoreligieuses de la société russe. Il s’agit de proposer un dénominateur commun capable de rejoindre l'islam qui se trouve à Kazan et dans le Tatarstan et au Kazhstan, rejoint les frontières chinoises. Ce dénominateur commun peut contrer l’islamisme radical tout comme le nationalisme ethnique russe.

Il y a la conviction que la Russie a recouvré des bases assez solides pour défendre ses intérêts sur la scène internationale, et, d’autre part, la volonté de ressouder une société russe divisée, autour d'une culture qui rejoint les valeurs séculaires dont l'Orthodoxie a été l'un des facteurs unitaires, en tentant de faire émerger un « consensus patriotique » autour d’un projet de puissance. (source : FPIC)

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