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21 juin 2014 - Espagne
FELIPE V, LE NOUVEAU ROI D'ESPAGNE

Lors de son intronisation, le nouveau roi d’Espagne, Felipe VI, n’a pas voulu de cérémonie religieuse. Ni de Bible, ou de crucifix, lorsqu’il a prêté serment.

Une forme de « laïcité monarchique », qui n’a pas fait débat dans le pays, à l’exception de quelques milieux traditionalistes et qui n'avait rien à voir avec le couronnement de son père. C'est une autre époque… Celle où Église et monarchie semblaient liées par une même tradition immuable.

Felipe V a strictement respecté la Constitution de 1978, qui stipule qu’aucune confession n’a le caractère d’État. C'est un « a-confessionnalisme » qui n’est pas de la laïcité à la française: le même article 16, dans le 3e alinéa, précise que les Pouvoirs publics doivent tenir compte des croyances religieuses de la société espagnole et entretenir de ce fait « des relations de coopération avec l’Église catholique et les autres confessions ».

Le nouveau roi, lui-même pratiquant, envoie ainsi un message : il est au-dessus des différentes composantes du pays. En Espagne, la religion est un sujet qui divise encore, car la guerre civile n’est pas si loin.

Dans un pays en mal d’unité, Felipe n’a pas voulu se poser dans un camp. De plus, la pratique religieuse a considérablement chuté dans la péninsule ibérique, et le roi, quelles que soient ses convictions, a l’intention de représenter tous les Espagnols.

Lui-même, qui a choisi pour épouse une femme de famille républicaine, divorcée, sait bien que la société a évolué. Pour ce monarque du XXI ème siècle, la religion est donc affaire privée, même pour les rois.

Ce qui n'empêche pas le nouveau couple royal espagnol, Felipe VI et son épouse Letizia, d'effectuer leur premier voyage international le 30 juin au Vatican, où ils seront reçus par le pape François. Felipe et Letizia s’étaient déjà rendus au Vatican pour la messe d’intronisation du pape François en mars 2013.

On observe ce même mouvement dans l’ensemble des monarchies européennes, Suède, Norvège pourtant traditionnellement liées aux Églises. Ainsi, en Belgique, Philippe et Mathilde sont croyants, mais Philippe n’a rien dit lors de la loi votée dans ce pays sur l’euthanasie cette année. On se souvient que son oncle Baudoin, en 1990, avait démissionné temporairement de son trône pour ne pas promulguer une loi dépénalisant l’avortement.

Ou encore, le Grand-Duc Henri de Luxembourg avait lui aussi volontairement perdu une partie de ses prérogatives en 2008 le temps que soit votée une loi sur l’euthanasie. Il ne semble en revanche pas avoir voulu manifester de réprobation lors du vote, cette semaine, dans ce pays, du mariage homosexuel.

Au fond, il reste une monarchie, en Europe, encore très institutionnellement liée à la religion. La couronne britannique. Il est vrai que le roi en Grande-Bretagne est aussi chef de l’Église anglicane. La neutralité religieuse y semble donc plus compliquée à mettre en œuvre que dans les monarchies catholiques. (source : FPIC)


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