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du 27 juin au 1 juillet 2014 (semaine 26)
 

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1 juillet 2014 - Laos
VERS UNE RÉPRESSON ACCRUE

Les violations des droits de l’homme et tout particulièrement de la liberté religieuse se poursuivent au Laos, qui vient d'être épinglé par un rapport accablant de Human Rights Watch (HRWLRF), une ONG basée aux Etats-Unis.

Des incidents rapportés par HRWLRF se sont tous produits dans la province de Savannakhet au centre du pays, une région particulièrement touchée par la répression antichrétienne.

Dans un communiqué en date du 24 juin dernier, l'ONG rapporte que cinq responsables chrétiens protestants de la région ont été emprisonnés pour meurtre. Des accusations dénuées de fondements, affirme-t-elle, qui n’ont pour but que de « décapiter » les communautés chrétiennes dont l’expansion inquiète les autorités.

Les cinq leaders ont été accusés d'avoir tué Mme Chan, décédée de mort naturelle le 22 juin des suites d'une longue et grave maladie, dans le village de Saisomboon, dans le district d’Atsaphangthong. Mère de huit enfants et bouddhiste, elle s’était convertie au christianisme en avril dernier, tout comme ses huit enfants. Avec ces derniers, le village compte désormais cinq familles converties au christianisme, auxquelles s’opposent les « anciens » qui exercent des pressions constantes pour qu’elles reviennent « aux religions de leurs ancêtres ».

Le mardi 24 juin vers midi, la police du village se rendait dans la maison de la défunte et arrêtait Mme Kaithong et M. Puphet, pasteur de l’église du village de Donpalai. Peu après, un autre groupe de policiers venait arrêter cette fois M. Muk, leader de la communauté chrétienne du village de Huey, M. Hasadee, chef de l'église du village Bunthalay, et M. Tiang un des fidèles présents sur place.

Une demi-heure plus tard, le chef du village, accompagné de bonzes, forçait la famille de Mme Chan à assister à une cérémonie funéraire bouddhiste pour leur mère qui était inhumée dans le cimetière du village, où il interdit de faire figurer le moindre signe chrétien. Pendant ce temps, les cinq chrétiens arrêtés étaient accusés de meurtre sur la personne de Mme Chan et conduits au poste du sous-district Jose du district d’Atsaphangthong, où ils étaient mis en cellule, les pieds et les mains entravés par des blocs de bois.

Tous ces événements ne sont que le dernier épisode d’une longue suite d’incidents dus à l’opposition hostile des autorités du district à l’encontre de la communauté des nouveaux convertis de Saisomboon. Le 20 mai dernier, le chef du village de Saisomboon avait interdit à trois lycéennes Noi, Net, et Nut de passer leur examen, en raison du fait qu’elles étaient devenus chrétiennes. Mme Kaithong avait tenté en vain de porter plainte contre l’école auprès de département de l’Education d’Atsaphangthong.

« Les autorités cherchent tous les prétextes pour arrêter l’expansion de la foi chrétienne dans la région », explique le HRWLRF le 24 juin dernier dans une déclaration demandant la libération immédiate des cinq chrétiens, arrêtés « de façon arbitraire et illégale ».

Dans sa déclaration, le HRWLRF a pressé le gouvernement laotien de libérer les pasteurs et fidèles et d’autoriser les étudiantes à achever leur cycle d’études. Pour le moment, le gouvernement n'a toujours donné aucune réponse.

La répression antichrétienne actuellement à l’oeuvre au Laos n’a cessé d’augmenter ces derniers mois. Elle est particulièrement marquée dans les régions rurales, comme la province de Savannakhet, où les pratiques religieuses traditionnelles (un bouddhisme mêlé de chamanisme) sont encore très influentes dans la société et encadrées par les chefs de village.

Plusieurs communautés chrétiennes ont ainsi été sommées par les fonctionnaires de la province de Savannakhet d’abandonner leur foi et de « revenir aux pratiques animistes des anciens » , sous peine d’être expulsées du village.

Le 15 mai, la police du district et les forces de sécurité locales menées par le chef du village, M. Somsee, se sont rendues au domicile de M. Sort et lui ont demandé d’abjurer le christianisme sous peine d’expulsion du village et de saisie de tous ses biens. Le chrétien a refusé malgré les tentatives d’intimidation et les menaces qui ont été réitérées à plusieurs reprises.

Le 29 mai, ne réussissant pas à obtenir l’abjuration de M. Sort et de sa famille, les autorités ont alors mis au pilori le père de famille, avant de l’emmener en prison. A ce jour, aucune nouvelle n’a filtré sur les conditions de sa détention abusive, ni d’un éventuel procès. (souce : Mepasie)

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