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du 22 au 29 juillet 2014 (semaine 28)
 

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29 juillet 2014 - Chine
LE PROBLÈME DE L'URBANISATION

Comme dans les chrétientés occidentales, l’Eglise en Chine est face aux défis d'une urbanisation galopante, dont le phénomène massif y bouleverse en profondeur les communautés catholiques vivant au milieu d'une société nouvelle.

L'Église doit trouver de nouveaux chemins pour rejoindre les citadins avec leurs difficultés et leurs modes de vie. Le P. Sergio Ticozzi, membre de l’Institut pontifical des Missions Etrangères (PIME) de Milan, expose ce phénomène et la manière dont l’Eglise se doit d'y répondre.

Les grandes villes de Chine sont confrontées à de nombreux problèmes : les embouteillages, la surpopulation, la pollution de l’air, la mauvaise planification architecturale ou encore les conditions de logement. Cela implique des adaptations nécessaires pour l’Eglise aussi.

La Chine est au milieu d’un processus très accéléré d’exode rural. Selon l’estimation officielle, à la fin 2012, la Chine continentale avait une population urbaine de 712 millions de personnes, soit 52,6 % de la population totale. D'ici 20 ans près de 70 % de la population vivra en ville.

A cause de ces migrations, le nombre de travailleurs migrants a dépassé les 200 millions qui connaissent de longues heures de travail harassant avec un salaire bas, l’instabilité de leur travail, des salaires non versés, l’insécurité du travail et des conditions de logement, le manque de soutien et d’avantage sociaux, le refus de contrats, l’exclusion de la médecine publique, le manque de structures pour l’éducation des enfants, les coûts exorbitants et les amendes, et la discrimination de la part des résidents et des fonctionnaires urbains.

Avec la crise financière mondiale en 2008, 20 millions de chinois, travailleurs migrants ont perdu leur emploi et sont rentrés chez eux, dans un monde rural déstructuré. En conséquence les autorités chinoises se sont inquiétées de trouver du travail pour ces rapatriés, par crainte d’une hausse de la criminalité, du désordre social et des protestations collectives.

Quoi qu'il en soit, « si les tendances continuent, la population urbaine de la Chine atteindra un milliard de personnes d’ici 2030. Quels sont alors les enjeux pour l’Evangélisation qui est l'une des caractéristiques de l'Église à promouvoir en Chine ?

Pour les communautés chrétiennes de laïcs, les migrants des grandes villes, sont un atout. A Pékin, Shanghai, Shenzhen et Canton, il y a des personnes venant de régions avec une longue et solide tradition catholique (comme les régions du Hebei, du Fujian, et du Zhejiang, en particulier la région de Wenzhou).

Ils se regroupent et vivent dans des communautés soudées, basées sur les relations entre clans, et leurs intérêts communs. Ils ont tendance à s’entraider dans tous les aspects de la vie, la religion incluse. Ils invitent même des prêtres venants d’ailleurs pour les assister et les enseigner. Le défi pour ces communautés est de surmonter la tentation d’avoir une mentalité et un comportement de « ghetto », ne se souciant que d’eux-mêmes, sans service rendu ni contact avec la communauté catholique locale.

Ces laîcs doivent retrouver le zèle des laïcs coréens du XVIIème s. Construire de nouvelles structures telles que des lieux de rencontre, des chapelles ou des centres de messe, et continuer à les maintenir unis dans un environnement plus cosmopolite.

Les nouvelles villes doivent être prioritaires pour les constructions de nouvelles églises et de centres. Il faut surmonter la tentation nostalgique de vouloir construire dans le vieux village, comme par le passé, parce que ces villages risquent d’être abandonnés tôt ou tard. En outre, les églises en ville devraient créer des centres d’information et des lieux de rencontres, où les migrants pourront se renseigner et rencontrer des gens.

L'un des risques dans ces défis, c'est que les villes créent des attitudes individualistes et l’isolement. Par conséquent, un autre défi pour l’Eglise est d’augmenter les échanges culturels parmi les catholiques et pour les non-chrétiens, non seulement à travers les contacts personnels, mais aussi par des publications, la littérature et les médias. Internet est particulièrement utile pour cela.

Et le P. P. Sergio Ticozzi, d'insister : "Nous devons nous souvenir que l’Eglise primitive était composée principalement de communautés urbaines, tandis que les « païens » étaient des gens qui vivaient dans les « pagi » (mot latin pour « villages »). Ainsi, les milieux urbains ne sont pas nécessairement néfastes à la croissance de l’Eglise, mais peuvent être un sol fertile où pousse le bon grain."

Ce qu'il analyse pour l'avenir de l'Église en Chine, est tout autant d'actualité pour les Églises en Occident . Une étude que ce résumé appelle à en découvrir l'intégralité dans MEPASIE ( source : Mepasie)


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