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du 5 au 11 août 2014 (semaine 32)
 

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11 août 2014 - Nicaragua
IL PEUT DÉSORMAIS CÉLÉBRER L'EUCHARISTIE

Le Pape a approuvé la levée de la "suspense a divinis" imposée en 1985 par le Vatican à Miguel d'Escoto, en raison de son engagement dans le gouvernement sandiniste, comme ministre des affaires étrangères du Nicaragua jusqu’en 1990.

Proche de la théologie de la libération, le P. Miguel d’Escoto Brockmann s’était vu appliquer la suspens a divinis en 1985 par la Congrégation pour la doctrine de la foi (alors présidée par le cardinal Joseph Ratzinger), pour avoir refusé d’abandonner son poste de ministre des affaires étrangères du gouvernement de Daniel Ortega.

Deux autres prêtres, proches comme lui de la « théologie de la libération » et membres également du gouvernement – le P. Fernando Cardenal, ministre de l’éducation, et son cousin, le poète Ernesto Cardenal, à la culture –, avaient également été sanctionnés.

L’année précédente, lors de sa visite au Nicaragua,en 1984, le pape Jean-Paul II, peu favorable aux « prêtres rouges », avait exigé que ces derniers abandonnent leurs fonctions politiques. Ce qu’ils avaient refusé. Depuis 1985, le P. d’Escoto n’avait dont plus le droit de célébrer la messe et d’administrer les sacrements.

Née en Amérique latine dans les années 1950, la théologie de la libération a séduit un grand nombre de prêtres et religieux au Nicaragua. Le P. d’Escoto, missionnaire de Maryknoll, qui disait concevoir son sacerdoce comme « un voyage pour la cause de la paix, de la justice et de la dignité de (son) peuple », avait rejoint secrètement dans les années 1970 le Front sandiniste de libération nationale (FSLN).

Fondé en 1961, ce mouvement s’était lancé dans la guérilla contre la dictature de la famille Somoza (soutenue par les États-Unis), puis dans une guerre civile qui durera jusqu’en 1984 (65 000 morts). Après la chute du gouvernement somoziste, Daniel Ortega met en place une « Junte gouvernementale de reconstruction nationale » et s’entoure de plusieurs prêtres de la théologie de la libération. Le P. d’Escoto sera ministre des affaires étrangères jusqu’en 1990, puis conseiller principal pour les affaires étrangères lorsque Ortega redevient président du pays, en 2007.

« Je me réjouis de pouvoir à nouveau célébrer la messe », a déclaré Miguel d’Escoto, après avoir pris connaissance de la révocation de sa "suspense a divinis" par le pape argentin. Selon Radio Vatican, le P. d’Escoto avait accepté « dès le début sa peine, tout en restant membre de sa société missionnaire, sans pouvoir exercer aucune activité pastorale ». Dans une lettre au pape, le religieux âgé de 81 ans, qui avait abandonné son engagement politique depuis 2010, avait exprimé le souhait de « pouvoir à nouveau célébrer la sainte Eucharistie avant de mourir ». (source : Radio-Vatican)

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