Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 12 au 18 août 2014 (semaine 33)
 

-
Séoul 14 août
MÉMOIRE OU NOSTALGIE - LES DÉFIS DE L'AVENIR

En s'adressant dès le premier jour aux évêques coréens, le Pape leur a tracé l'avenir : " Les grâces du passé nous permettent
d'affronter avec clairvoyance et détermination, les espoirs, les promesses et les défis de l’avenir.

Le Pape a salué un épiscopat qui est l’héritier « d’une impressionnante tradition qui a commencé et a largement grandi, grâce à la fidélité, à la persévérance et au travail de générations de laïcs ».

Mais "être gardiens de la mémoire signifie quelque chose de plus que se rappeler et mettre à profit les grâces du passé. Cela signifie aussi en tirer les ressources spirituelles pour affronter, avec clairvoyance et détermination, les espoirs, les promesses et les défis de l’avenir.

" Etre les gardiens des merveilles que Dieu a accompli dans son peuple. Les garder est l'un des devoirs spécifiques de l'évêque. Et cette garde est celle de la mémoire et celle de l'espérance... Comme vous l’avez noté vous-mêmes, la vie et la mission de l’Église en Corée ne se mesurent pas, en dernier ressort, en termes extérieurs, quantitatifs et institutionnels ; elles doivent plutôt être jugées à la claire lumière de l’Évangile et de son appel à une conversion à la personne de Jésus Christ.

" Être gardiens de la mémoire signifie se rendre compte que la croissance vient de Dieu (cf. 1 Co 3, 6), et qu’en même temps c’est le fruit d’un travail patient et persévérant, dans le passé comme dans le présent. Notre mémoire des martyrs et des générations passées de chrétiens doit être réaliste, et non idéalisée ou ‘‘triomphaliste’’.

" Outre le fait d’être gardiens de la mémoire, chers frères, vous êtes aussi appelés à être gardiens de l’espérance : l’espérance offerte par l’Évangile de la grâce et de la miséricorde de Dieu en Jésus-Christ, cette espérance qui a inspiré les martyrs. C’est cette espérance que nous sommes appelés à proclamer à un monde qui, malgré sa prospérité matérielle, cherche quelque chose de plus, quelque chose de plus grand, quelque chose d’authentique et d’épanouissant.

..." Si nous acceptons le défi d’être une Église missionnaire, une Église constamment en sortie vers le monde et, spécialement, vers les périphéries de la société contemporaine, nous aurons besoin de développer ce ‘‘goût spirituel’’ qui nous rend capables d’accueillir et de nous identifier avec chaque membre du corps du Christ (cf. Evangelii gaudium, n. 268).

" En ce sens, une sollicitude particulière doit être montrée dans nos communautés à l’égard des enfants et des plus âgés. Comment pouvons-nous être des gardiens d’espérance si nous négligeons la mémoire, la sagesse et l’expérience des anciens et les aspirations des jeunes ?

" A ce sujet, je voudrais vous demander de prendre soin de façon spéciale de l’éducation des jeunes, en soutenant dans leur mission indispensable non seulement les universités, qui sont importantes, mais aussi les écoles catholiques de tout niveau, en commençant par les écoles élémentaires où les jeunes esprits et les cœurs sont formés à l’amour de Dieu et de son Église, au bien, au vrai et au beau, à être de bons chrétiens et d’honnêtes citoyens.

" Être gardiens d’espérance implique aussi de s’assurer que le témoignage de l’Église en Corée continue à s’exprimer par sa sollicitude pour les pauvres et dans ses programmes de solidarité, particulièrement, pour les réfugiés et les migrants ainsi que pour les personnes qui vivent aux marges de la société. Cette sollicitude devrait se manifester non seulement dans les initiatives concrètes de charité, qui sont si nécessaires, mais aussi dans le travail constant de promotion au niveau social, professionnel et éducatif.

" Chers frères, un témoignage évangélique prophétique présente des défis particuliers pour l’Église en Corée, puisqu’elle vit et agit dans une société prospère, mais toujours plus sécularisée et matérialiste. En de telles circonstances, les agents pastoraux sont tentés d’adopter non seulement des modèles efficaces de gestion, de programmation et d’organisation issus du monde des affaires, mais aussi un style de vie et une mentalité guidés plus par des critères mondains de succès, voire de pouvoir, que par les critères énoncés par Jésus dans l’Évangile.

" Malheur à nous si la croix est vidée de son pouvoir de juger la sagesse de ce monde (cf. 1 Co 1, 17). Je vous exhorte ainsi que vos frères prêtres à rejeter cette tentation sous toutes ses formes. Puissions-nous être sauvés de cette mondanité spirituelle et pastorale, qui étouffe l’esprit, remplace la conversion par la complaisance, et finit par dissiper toute ferveur missionnaire (cf. Evangelii gaudium, nn. 93-97) ! (source : VIS)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil