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du 28 septembre au 1 octobre 2014 (semaine 40)
 

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1 octobre 2014 - Synode
ENTRE LA THÉOLOGIE ET LA PASTORALE

Depuis quelques semaines, les mises en garde, parfois venant du plus haut niveau de l’Église, se multiplient : il n’y aurait rien à attendre de nouveau du synode sur la famille convoqué par le pape François.

Ces « Cassandre » s’inquiètent de voir les espoirs mis par certains dans une évolution de la doctrine de l’Église sur le mariage, notamment concernant la position faite aux divorcés remariés. Un synode, expliquent-ils, ne fait pas de la théologie. Il ne traite que des affaires pastorales. On ne doit donc en espérer aucune évolution de la théologie de la famille.

Il est vrai qu’un synode est une instance de collégialité. Elle a été créée par Paul VI aux lendemains du concile pour « aider » et « conseiller » le Pape dans le gouvernement de l’Église, selon les termes mêmes du décret qui l’a institué (Apostolica sollicitudo). Tout juste peut-il avoir un pouvoir de délibération, si et seulement si, le Pape le décide, et ensuite qu’il en ratifie les décisions.

Mais un synode ne change pas le dogme. Pour cela, il faut un concile. Et donc, il ne faut pas s’attendre à ce que le synode révise la théologie du mariage, ou modifie ce sacrement, qui avait d’ailleurs été institué par un concile, en l'occurence, le Concile de Lyon en 1274.

Pour autant, faut-il en conclure que rien ne se passera d’important au synode, parce qu’on n’y parlera « que » de pastorale ? Et qu’il n’y aura aucune évolution théologique ?

Cette affirmation rappelle celle que l’on a souvent faite à propos du concile Vatican II, en expliquant que c’était un concile uniquement « pastoral » : s’il instituait une nouvelle manière pour l’Église dans son rapport au monde, il ne proclamait aucun nouveau dogme.

Mais justement : la manière dont Vatican II a profondément transformé l’Église montre bien les limites de ce raisonnement qui veut séparer de manière étanche ce qui relève de la théologie pure, et ce qui ne serait « que » de la pastorale, c’est à dire de la mise en pratique.

Le synode sur la famille ne changera pas le dogme de l’Église, il ne bouleversera pas le sacrement du mariage. Mais il peut, en invitant à une nouvelle approche des réalités de la famille, modifier en profondeur l’attitude de l’Église.

Si par exemple, on explique qu’avant de parler discipline, l’Église doit accueillir les personnes, qu’elle doit faire passer la miséricorde avant les principes, et qu’il revient au pasteur, sur le terrain de voir la meilleure manière d’appliquer ces principes dans une attitude d’abord évangélique, on aura fait un grand pas.

Théologique ou pastorale ? Distinction sans trop d’importance, tant c’est bien d’une théologie de la pastorale, justement, que l’on a besoin dans l’Église, en matière de famille et de sexualité. (source :
La Croix)

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