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du 12 au 15 octobre 2014 (semaine 42)
 

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15 octobre 2014 - Malaisie
BRÛLER LA BIBLE EST-CE DÉFENDRE L'ISLAM ?

Le 9 octobre, la Fédération chrétienne de Malaisie a exprimé son désaccord face à la décision du pouvoir de ne pas poursuivre en justice le leader d'une organisation pro-musulmane qui avait menacé d'organiser un autodafé de bibles.

Selon le pasteur Eu Hong Seng, président de la CFM (Christian Federation of Malaysia), le pouvoir donne ainsi «carte blanche» (en français dans le texte) aux extrémistes pour menacer non seulement les chrétiens mais toutes les communautés religieuses autres que musulmanes.

La veille, Nancy Shukri, ministre chargée des Lois au sein du cabinet du Premier ministre, avait déclaré, dans une réponse écrite au Parlement, qu’Ibrahim Ali, chef de Perkasa, ne serait pas poursuivi pour avoir appelé les musulmans à se saisir des bibles écrites en malais afin de les brûler.

Selon la ministre Ibrahim Ali n’avait pas agi avec l’intention de perturber l’harmonie religieuse du pays et qu’il n’avait cherché qu’à défendre le caractère sacré de l’islam. Elle précisait que le discours du leader de Perkasa était resté conforme à l’esprit de la Constitution fédérale, portant sur la liberté religieuse ainsi que sur l’interdiction à toute religion autre que l’islam de faire du prosélytisme en Malaisie.

Déjà, en janvier 2013, à la veille des élections générales Ibrahim Ali n’avait pas hésité à appeler ses coreligionnaires musulmans à brûler les bibles en langue malaise, celles-ci utilisant le mot ‘Allah’ pour dire Dieu. L’autodafé n’avait pas eu lieu, des poursuites judiciaires avaient été engagées pour «incitation à la haine religieuse». Une fois les élections passées, l’instruction n’était pas allée plus loin. Le dossier a fait alors l'objet d'une question parlementaire à laquelle a répondu la ministre Nancy Shukri.

La CFM se dit scandalisée par «le fait qu’un appel à brûler notre Sainte Bible puisse être considéré comme un acte de défense de l’islam ». Le président de la CFM ajoute qu'on ne saurait considérer qu’une menace ou un appel à perpétrer une action violente, à profaner les textes sacrés d’un autre citoyen malaisien puisse être tenu pour un acte défensif ».

Le responsable chrétien conclut en appelant tous les membres du Parlement de bonne volonté, et quelle que soit leur appartenance ethnique, religieuse ou partisane » à s’unir pour voter une motion de censure contre la ministre.

En Malaisie, près de 60 % de la population est considérée par les autorités comme étant d’origine ethnique malaise et donc, de facto, comme appartenant à l’islam, qui a le statut de religion officielle. Les chrétiens, quant à eux, sont estimés à un peu plus de 9 % de la population, toutes obédiences confondues. (source :
Mepasie)

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