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du 23 au 25 octobre 2014 (semaine 43)
 

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25 octobre 2014 - Irak
DESTRUCTION SYSTÉMATIQUE DE TOUTE CULTURE PRÉISLAMIQUE


" Les miliciens de Qaraqosh, qui étaient sur les barrages, sont venus dire que les 'peshmergas' étaient partis, alors les villageois, pris de panique, ont quitté la localité sans rien emporter, de peur de tomber aux mains de Daech."

Grâce à la prompte intervention du Père Najeeb Michaeel, un dominicain irakien, une partie des précieux manuscrits, dont certains datent du VIIIe siècle, et les trésors de l'Eglise de Qaraqosh, ont pu être sauvés.

Dans d'autres endroits, les islamistes ont brûlé des parchemins, de la littérature ancienne, des icônes. "Daech veut faire disparaître toute la culture préislamique, tout ce qui précède le VIIe siècle. Les jihadistes, dans leur interprétation étroite de l'histoire, veulent effacer la mémoire du christianisme en Irak. Pour eux, il n'y a rien avant l'arrivée de l'islam dans le pays", constate Lusia.

Les deux assistants pastoraux sont restés sur place, auprès des réfugiés de Mossoul et des villages de la Plaine de Ninive qui vivent depuis l'offensive jihadiste dans l'agglomération chrétienne d'Ankawa. Cette localité voisine d'Erbil accueille près de 50.000 réfugiés, soit davantage que sa population normale. "Les chrétiens ont été accueillis dans les églises. Les prêtres, les évêques, les religieuses et les laïcs les aident tant qu'ils peuvent. Ils se sont substitués aux autorités locales, submergées par cet afflux, mais ils n'en peuvent plus… Ils sont épuisés!", insiste Lusia.

A Ankawa les paroisses ont ouvert grandes leurs portes aux réfugiés chrétiens, en fournissant tentes et nourriture. Les organisations internationales font confiance à l'Eglise, qui a dû prendre en charge les réfugiés et qui canalise l'aide. Mais, regrette Naseem, les ONG locales sont dépassées. Les organisations internationales viennent d'abord analyser la situation sur place, avant de prendre des décisions qui ne tombent pas avant un mois. "Pendant ce temps, la situation a déjà changé, et l'urgence ne peut attendre… L'hiver est arrivé, il fait froid et il pleut dans les tentes…"

Lusia relève que si l'accès à la nourriture est en partie assuré, le problème du logement est urgent, notamment pour les déplacés qui logent dans la boue des parcs municipaux. Et si les réfugiés chrétiens sont pris en charge par les paroisses, qui sont saturées, il n'y a plus de place pour d'autres, comme les yézidis, qui sont les plus discriminés.

"Ils n'ont pas eu une heure pour s'enfuir, sans rien pouvoir emporter. Ils subissent un véritable génocide de la part de l'Etat islamique. Des musulmans sunnites et chiites ont également fui les jihadistes. Contrairement aux chrétiens – qui ne sont pas considérés comme arabes -, les Arabes suscitent la méfiance de la population kurde, qui aimerait les voir retourner dans leur région. Dans leur grande majorité, les Kurdes pensent qu'il faudra à l'avenir des zones séparées pour les diverses communautés, seul moyen d'avoir la paix". (source
: Apic)

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